Top 10 Films selon Asendre

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Aguirre est le film qui m'a toujours le plus fasciné. Jamais un film n'a été autant hanté par l'échec, la grandeur, le souffle du néant autant que de la vie. Il y a dans ce film quelque chose du ridicule, du vertigineusement grandiose, du sublime, de l'espoir et du désespoir dans ce qu'ils ont de plus beaux.

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Dave s'en va se venger contre sa création. N'ayant plus rien à faire, il devient fou, et se met à réinventer sa création. Le plus grand film sur la création.

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Cette musique, cette musique, ce visage, ce visage... cette mort. Sûrement le film le plus hypnotiquement perturbant et faussement banal que l'histoire du cinéma ait produit. Le film qui me fait le plus pleurer.

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Cosmo assume le destin, s'en responsabilise, se déclare libre, et s'en va crever où tout a commencé : autre part que dans l'art. La version courte, avec le montage alterné du début, menant à la résolution finale, est l'une des plus pathétiques et froides choses que le cinéma ait pu produire de noble et de juste sur l'humain.

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Cette scène du couteau, ce final, et cette séquence du vélo dans la rue, ainsi que celle du billard, font de "A Brighter Summer Day" la plus grande fresque sur l'adolescence. Le seul film qui parle vraiment de la complexité psychologique du passage à l'âge adulte, avec une distance qui fera trembler Hollywood tellement elle est perturbante. Edward Yang restera le maître du panoramique discret.

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Angelopoulos pousse, comme Akerman, et même encore plus, à l'expérience du néant. Son rapport à la mise en abîme de son propre art, son sens de la distance et, surtout, de l'art symbolique et naïf, voire absurde, fait tout le mystère et la puissance d'une telle proposition.

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Quand le théâtre s'ouvre, se fissure en l'air nucléaire du jardin, et que l'arbre ramène sur le fond sans fond du lac, à l'un des plus beaux moments de cinéma qui m'a paralysé. Je me souviendrai toujours ce moment à me sentir emporté, éventré par le travelling, et à sentir mes eaux entières s'ouvrir dans un océan de vide.

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Deux mégalomanes se battent en duel. Plus loin, au centre, 2 personnes s'aiment.
C'est finalement un troisième homme (enfin un robot) qui survit : mais celui-ci finit seul, sur ses ruines.

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L'ironie herzogienne atteint ici son sommet crépusculaire et épique.

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Un Charon (pauvre passeur) passe 2 étiquettes. Il croit en la fin.
Puis ils échouent (tous).
Mais le voilà revenu : et le miracle arrive.

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Quand un cinéaste saura aussi bien cadrer que décadrer comme Ming-Liang, le cinéma sera enfin un art d'avant-garde.

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Autre immense documentaire de Herzog, ne serait-ce que pour les plans et le traitement du sujet, vraiment approfondi. Un film qui perturbe fondamentalement.

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Le seul vrai grand film hollywoodien... qui a mis fin au Nouvel Hollywood. Cimino atteint un sommet de démesure qui est sublime. Christopher Walken et John Hurt, avec leurs personnages, élèvent le film à un niveau sublime d'étrangeté et de romantisme.

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Plus profond que "In the mood for love", plus fou, plus centré sur la réflexion sur l'art, et donc plus passionnant. 2046 est le vrai chef d’œuvre de Wong Kar-Wai, où tous les horizons du cinéaste se combinent dans une vision des plus sublimes.

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Quel honneur d'avoir pu vivre la sortie d'un tel film. Pacifiction a quelque chose d'un Lynch sous narcotique, mélangé à du Cassavetes filmé en plan fixe.

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Herzog a encore frappé. Un film sur des gens qui n'entendent pas, ni ne voient, voire ne parlent pas, et sait réfléchir artistiquement à son sujet, pour allier la forme et le contenu dans une proposition artistique des plus profondes. Un film sur des gens qui ne peuvent recevoir un film est probablement l'une des plus belles déclarations d'amour artistique qui soit.

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L'Apocalypse arrive puis se fait attendre. Herzog au sommet de l'art conceptuel et direct. Dupieux si il en prenait de la graine pourrait enfin tenir ses sujets et devenir l'un des plus grands réalisateurs français. Du grand pitch pour un dénouement des plus perturbants.

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Trois vieux rejouent la jeunesse et se retrouvent chacun face à une femme...
Ils finissent tous seuls. Husbands est sûrement le film le plus perturbant qui soit, car il parle fondamentalement de la cruauté, du rire dans ce qu'il a de plus terrifiant. Ne pas oser faire face à cette cruauté en art serait ne pas comprendre ce qui fait souffrir certaines femmes, mais aussi la folie de certains hommes. Ce serait ne pas oser voir l'horreur dans ce qu'elle a de fondamentalement complexe. Ce serait ne pas être prêt à réfléchir foncièrement au problème ensemble dans ce qu'il a de plus exacerbé et terrifiant. Il existe un féminisme par la destruction du féminisme, un contre exemple parfait, et c'est bien Husbands, qui devrait être montré à tout le monde tellement il peut détruire tous les caïds à l'école et préparer à se défendre aux jeunes femmes. Cassavetes, sans s'en rendre compte, à fait l'un des films les plus modernes qui soit, en tant qu'il implique toute une histoire des genres et que c'est un film du passé, qui se morfond et en même temps fait pourrir ce passé et le détruit après l'avoir glorifié dans un rire, qui devient le sarcasme et le silence final de l'enfant à la fin.

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Ne serait-ce que pour la fin, qui me fait ressentir beaucoup de choses, et ce sens de l’ellipse musical, du passage où tout se passage.

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Des hommes font naufrages sur une île, l'un d'eux (un autre) se met à parler sur les langues (étrangères).
Il n'y a qu'une femme : à côté d'elle, un homme.
Elle va tous les vaincre, tous les aimer : il n'en restera qu'un.
Toute personne à une ombre préférée, tombeau d'amour.

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La foule est au stade. A côté, en cavité forestueuse, un film est tourné.
C'est une reconstitution "vraisemblable". Or la foule revient.

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Une expérience de cinéma unique. Entre Disney, le parc Astérix, et Akerman, on choisira vite ce qui fait vivre les sensations les plus uniques. Ce sens de la reprise fait la subtilité et le génie du film. Le talent d'Akerman est tel qu'elle réussit à me faire angoisser du fait qu'un bout de viande n'est pas dans l'assiette.
Nolan saura désormais de quoi doit partir son prochain pitch si il veut innover : la viande, car c'est bien le mot effrayant qui reste après ce visionnage. La chair, la polir, la cacher, la tuer. Car elle reviendra dans les couteaux venus de nulle part.

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Demy est le seul cinéaste romantique au sens moderne vraiment accompli, qui sait le lyrisme, la verve, le vide, la mélancolie, le rêve.

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Un traqué auquel on s'attache se révèle, pile à la fin, être un salaud comme son traqueur, ce dernier devenant alors somptueux et pathétique. Rien que pour cette musique et ce final. Un vrai duel entre deux personnages simples et pourtant plein d'idées, or c'est justement l'absurdité de leur duel qui fait la grandeur du film, son mysticisme, son génie.

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Le grand film d'Antonioni. Schneider et Nicholson forment le duo le plus étrange qu'on ait vu. La plus grande errance, et la plus grande fin d'Antonioni. Le thème du dédoublement était le vrai sujet des films précédents, sujet que le réalisateur épanouit enfin ici.

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Kubrick arrive ici enfin à faire son grand film sur la cruauté, à tous les niveaux. Le seul vraiment subtil, profond, posant des questions véritablement fondamentales sur notre existence. On regrettera simplement ce final, qui aurait pu être beaucoup plus subtil.

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Sans guerre, sans vie, à vivre d'assez après avoir survécut de trop : un homme devient fou.
Il se déclare alors empereur d'une forteresse et, pour tout le reste de la ville amassée en périphérie, décide de faire un feu d'artifice.

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L'une des plus belles fins du cinéma, d'assez loin.

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Ce final, et cette scène coupée avant la fin, ce coryphée aveugle digne des tragédies grecques, font du "Vanishing Point" le chef d’œuvre de la culture américaine dans ce qu'elle a de plus ridicule. Et ce pitch ! Enfin des choses directes, conceptuelles, puissantes, qui font frissonner tellement elles sont faussement banales quand on les lit !

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Le film le plus neurasthénique qui soit. A voir quand on est prêt à abandonner son couple.