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créée il y a presque 8 ans · modifiée il y a 5 moisDjihadistes de père en fils (2017)
Kinder des Kalifats
1 h 39 min. Sortie : 2017 (Allemagne). Guerre
Documentaire de Talal Derki
Morrinson a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_2024/3706051?page=5
Les présentations avec la petite vie de famille seront des plus irréelles, à commencer par les noms donnés à la fratrie, donnés en hommage aux terroristes du 11 septembre 2001. L'une des premières séquences nous montre les gentils gamins du patriarche Abou Oussama jouer avec un joli petit moineau, "attention ne serre pas trop tu vas lui faire mal", c'est tout mignon. Une minute plus tard, le gamin revient : "Papa j'ai égorgé l'oiseau", ce à quoi il répond, tout guilleret, "Bon, c'est mieux ainsi que s'il était mort en jouant avec", et le frère de l'apprenti-bourreau âgé de 7-8 ans précisant "Oui papa, il l'a fait après lui avoir fait pencher la tête en avant, comme toi avec cet homme [que tu as décapité l'autre jour, entre le repas et la sieste, en substance]". Après quelques paroles dignes d'un cas psychiatrique aigu voyant la volonté de dieu derrière chaque caillou et chaque mise à mort, le paternel conclut avec sagesse : "il ne faut pas enfermer les oiseaux dans des cages. Si tu en vois un prisonnier, libère-le".
Effroi total évidemment, dès lors que la référence à un acte sauvage extrême sort de la bouche de cet enfant même pas en âge de connaître ses tables de multiplication. Cette séquence un peu matricielle contient la structure qui fait toute la puissance de "Djihadistes de père en fils", à savoir cette alternance troublante, insoutenable et littéralement incroyable de moments abominables et de moments tendres. Des mômes qui jouent et qui se chamaillent comme dans n'importe quelle cour de récré, et juste après, qui vont balancer des gros cailloux sur les filles de leur âge sortant de l'école (dont ils ont été retirés par le père à cause de la mixité). Des moments poétiques où l'on voit des enfants lancer des ballons en l'air, propulsé par l'air chaud d'une flamme en leur centre, et des séquences d'endoctrinement théologique et militaire où les bambins sont en treillis, cagoulés, et subissent le plus brutal des lavages de cerveau. On égorge un bouc en famille en suivant un précepte religieux lambda, et on construit une piscine improvisée pour que les garçons puissent y jouer comme n'importe quels autres. Bref, un père aimant et une fratrie de 8 garçons (qui nourrissent un ennui profond), si l'on faisait abstraction de tout le reste — à commencer par l'absence radicale de femmes dans le champ de la caméra.
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Sans adieu (2017)
1 h 39 min. Sortie : 25 octobre 2017 (France).
Documentaire de Christophe Agou
Morrinson a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
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Tout le documentaire est concentré dans cette horreur double, cette transmission familiale pétrifiante, tandis qu'on assiste à la destruction de l'innocence des enfants ainsi qu'à la formation de futurs tueurs de métier dans le même mouvement. Le docu est particulièrement riche et diversifié en marge de cet aspect central, comme par exemple ce rapport à la mort et au martyr sur le thème "Pour chaque enfant tué, mille autres renaîtront" ressassé par le patriarche, ou encore ce groupe de jeunes soldats capturés dans les rangs de l'armée régulière, humiliés, dont le sort funeste ne laisse guère de doute. Ou encore le quotidien de Abou Oussama, sniper et démineur, tandis qu'il travaille au déminage d'un terrain accidenté. On le retrouvera quelques scènes plus tard, sonné, allongé sur un lit, le visage abîmé par de grosses balafres, les yeux et les mains égratignés... amputé du pied gauche suite à l'explosion d'une mine, heureux que ça ne soit pas tombé sur le droit. Il se tuera accidentellement en 2018 en retirant une bombe d'une voiture piégée, apprend-on en dehors du docu. Avec un micro-message d'espoir : si l'un des enfants est envoyé au combat à la fin du film, un autre retourne à l'école.
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Suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_2018/1957168
Les animaux sont omniprésents dans le documentaire comme dans la vie des paysans, que ce soient à travers leur travail (les vaches) ou l'environnement (les oies, les poules, les chats, les chiens), et concentrent comme souvent dans ce monde-là toutes les manifestations de l'affection. Quand on emmène les vaches de Jean-Clément pour les abattre suite à une probable contamination de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, son abattement et son impuissance sont parfaitement intelligibles. Le docu saura d'ailleurs très bien jouer avec l'ellipse en offrant plus tard une sorte de contre-champ, quelques années plus tard, après son déménagement. Que dire de Jean et de sa machine à sulfater la vigne tout droit sortie d'un autre siècle ? Et de Mathilde et Raymond, entassés dans une maison qui ressemble tant à une décharge, remplie d'objets divers, de journaux, de vêtements bouffés par le temps et les mites et d'innombrables chats ? Et toutes ces horloges, au tic tac ancestral si caractéristiques — quand elles ne sont pas arrêtées.
Au détour de ces séquences, le vertige guette : une sensation mélancolique sa
Gabriel et la montagne (2017)
Gabriel e a montanha
2 h 07 min. Sortie : 30 août 2017. Drame, Road movie
Film de Fellipe Barbosa
Morrinson a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Burning Out (Dans le ventre de l'hôpital) (2017)
1 h 25 min. Sortie : 3 mai 2017 (Suisse).
Documentaire de Jérôme Le Maire
Morrinson a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_2019/2299251/page-8
Le pire dans ce témoignage, c'est sans doute ces réunions au terme d'un audit où un représentant de la direction explique aux équipes au bout du rouleau qu'il faudrait qu'ils travaillent plus et plus vite. L'optimisation des plannings comme seul et unique Graal, en faisant fi de tous les problèmes qui découlent d'une telle organisation stressante et éreintante — dans un cadre, le médical, où l'on souhaiterait j'imagine en voir encore moins qu'ailleurs. Voir ces gens souffrir dans l'exercice de leur travail a quelque chose d'inhumain, tant on les sent contraints de ne pas laisser l'objet de leur travail pâtir de la situation. Ils finissent forcément par se taper dessus les uns sur les autres, ça apraît inévitable. Une belle diversité d'opinions émerge peu à peu des couloirs de l'hôpital, de l'infirmière en charge du ménage qui doit se battre pour exister aux yeux des autres au chirurgien qui a vu les conditions se dégrader à petit feu. La hiérarchie institutionnelle se ressent beaucoup, aussi.
Et si ce cas de figure est loin d'être une exception, on reste toujours stupéfait qu'une telle structure tourne aussi "bien" dans une configuration aussi catastrophique.
Saigneurs (2017)
1 h 37 min. Sortie : 1 mars 2017.
Documentaire de Vincent Gaullier et Raphael Girardot
Morrinson a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Suite de https://old.senscritique.com/liste/cinephilie_obsessionnelle_2022/3158495#page-9/
On a souvent parlé des horreurs de ces lieux de mise à mort des animaux à la chaîne, mais très rarement de l'exploitation en miroir des hommes, soumis à un travail répétitif, sous-payé, fatigant, rebutant, summum de la précarité néolibérale — cf. cet homme de 52 ans qui avoue à son DRH qu'il ne pourra pas être employé ailleurs à son âge, totalement soumis, et qu'il accepte à peu près tout ce que son supérieur lui reproche ("des moments de relâchement en fin de journée quand tu fatigues, c'est du détail mais faut corriger ça") : la faiblesse de cet homme est horrible. Un sale boulot parmi d'autres. Un nouveau label à imaginer : viande garantie sans souffrance humaine.
Le film brille par son immersion et sa volonté de ne pas opposer les hommes aux animaux, il n'y a pas concurrence de la douleur. Son sens du cadrage aussi, je garde en mémoire cette femme en fond, avec son couteau, tandis qu'un ballet d'abats occupe le premier plan. On nage en plein taylorisme avec ses cadences infernales et ses milliers de bêtes tuées chaque jour. La plongée dans cet univers est très soignée, avec particulièrement un environnement sonore très travaillé, le bruit incessant des machines, le bruit du métal des couteaux contre la matière organique, le bruit de l'os sectionné par d'énormes pinces coupantes... Et plein d'outil dont j'ignore le nom. Le but est vraiment d'empêcher les ouvriers de réfléchir, et de les abrutir avec des tâches pénibles, symbole d'une répétitivité absolue.
David Lynch : The Art Life (2017)
1 h 30 min. Sortie : 15 février 2017.
Documentaire de Olivia Neergaard-Holm, Jon Nguyen et Rick Barnes
Morrinson a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Nothingwood (2017)
1 h 25 min. Sortie : 14 juin 2017. Biopic
Documentaire de Sonia Kronlund
Morrinson a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Bangkok Nites (2016)
Bankoku naitsu
3 h 03 min. Sortie : 15 novembre 2017 (France). Drame
Film de Katsuya Tomita
Morrinson a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_2018/1957168/page-2
C'est une drôle de dérive, car si l'on part de la prostitution sans jamais vraiment quitter son univers, le film ne s'en servira que comme une toile fond filmée avec une pudeur et une retenue éloquentes. Non pas que "Bangkok Nites" soit parfait dans sa mise en œuvre : il peine même à diluer efficacement les discours dans ces trois heures, rendant certains passages un peu trop longs. Mais les portraits qu'il dessine, de manière frontale comme le duo de personnages Luck / Ozawa (Subenja Pongkorn, une prostituée qui travaille réellement dans le bordel pour touristes japonais, et le réalisateur Katsuya Tomita lui-même dans un rôle qui prendrait ainsi presque des accents autobiographiques) ou de manière plus détournée, avec les différente trajectoires à la dimension allégorique (les allers-retours des Japonais en quête de sens, l'instinct de survie des jeunes issues des régions rurales), sont une vraie réussite. "Bangkok Nites" brille par son ton, pur, dénué de complaisance sans pour autant s'inscrire dans le jugement, et par ses trajectoires en pointillés, sans point final. Les deux protagonistes, le Japonais et la Thaïlandaise, offrent deux portraits qui s'assemblent pour former une peinture de l'exil émouvante.
Recruiting For Jihad (2017)
1 h 07 min. Sortie : 6 avril 2017.
Documentaire de Adel Khan Farooq et Ulrik Imtiaz Rolfsen
Morrinson a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Le Caire confidentiel (2017)
The Nile Hilton Incident
1 h 51 min. Sortie : 5 juillet 2017. Policier, Drame, Thriller
Film de Tarik Saleh
Morrinson a mis 7/10.
Ouvrir la voix (2017)
2 h 02 min. Sortie : 11 octobre 2017. Société
Documentaire de Amandine Gay
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Dikhav - Les Bords du fleuve (2017)
1 h 04 min. Sortie : 23 octobre 2017. Société
Documentaire de Mathieu Pernot
Morrinson a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
L'Éloquence des sourds (2017)
51 min. Sortie : 2017 (France).
Documentaire de Moreau Laetitia
Morrinson a mis 7/10.
I Pay For Your Story (2017)
1 h 26 min. Sortie : 2 mai 2017 (France).
Documentaire de Lech Kowalski
Morrinson a mis 7/10.
I Am Not Your Negro (2016)
1 h 33 min. Sortie : 10 mai 2017 (France). Historique, Société
Documentaire de Raoul Peck
Morrinson a mis 7/10.
Jean Rouch, cinéaste aventurier (2017)
53 min. Sortie : 2017 (France).
Documentaire TV de Laurent Védrine
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Le Jour d'après (2017)
Geu Hoo
1 h 32 min. Sortie : 7 juin 2017. Drame
Film de Hong Sang-Soo
Morrinson a mis 7/10.
Téhéran Tabou (2017)
Tehran Taboo
1 h 36 min. Sortie : 4 octobre 2017. Animation, Drame
Long-métrage d'animation de Ali Soozandeh
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Patients (2017)
1 h 50 min. Sortie : 1 mars 2017. Comédie dramatique
Film de Mehdi Idir et Grand Corps Malade
Morrinson a mis 7/10.
L'épopée des gueules noires (2017)
1 h 34 min. Sortie : 31 janvier 2017 (France).
Documentaire de Hugues Nancy et Fabien Béziat
Morrinson a mis 7/10.
Enfants du terril (2017)
52 min. Sortie : février 2017 (France).
film de Frédéric Brunnquell
Morrinson a mis 7/10.
Les lois de l'attraction mentale (2017)
1 h 27 min. Sortie : 20 novembre 2017 (France).
Documentaire de La Tronche en Biais
Morrinson a mis 7/10.
Ex Libris - The New York Public Library (2017)
3 h 17 min. Sortie : 1 novembre 2017.
Documentaire de Frederick Wiseman
Morrinson a mis 7/10.
Annotation :
Suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_2017/1554170#page-18/
...dans la gestion des financements, seule chose qui semble les préoccuper (et on les comprend). Sans dire qu'ils ne s'intéressent pas à la solidarité et au partage (encore que, la discussion sur les sans-abris est d'une violence morale incroyable), ces bons sentiments ne sauraient totalement cacher le désengagement manifeste, autant financier, moral que politique, des autorités publiques. Pas de quoi y voir quelque chose de ""ésolument optimiste, le film parie sur la capacité des hommes à faire preuve d’une curiosité opiniâtre qui est presque la condition de leur liberté" en tous cas. L'éloge de la philanthropie est d'ailleurs tout aussi sidérante, en l'absence de tout discours (ou montage) critique, à la différence des enjeux en matière de conflits ethniques.
En tous cas, on sort du docu avec la sensation tenace que des millions de documents attendent là, sagement, entreposés dans une cave en attendant qu'un chercheur ou qu'un curieux les déterrent. « Les bibliothèques sont les piliers de notre démocratie » : les gargarismes n'ont aucune limite. Et dans ces conditions, en l'absence quasi-totale de rapport au livre, il y a de quoi trouver ça effrayant.
Mais le docu, à mes yeux, donne énormément d'éléments, d'une grande diversité, pour se forger son propre avis : c'est toujours ça de pris.
The Lost City of Z (2017)
2 h 21 min. Sortie : 15 mars 2017. Aventure, Biopic, Drame
Film de James Gray
Morrinson a mis 6/10.
We Blew It (2017)
2 h 17 min. Sortie : 8 novembre 2017.
Documentaire de Jean-Baptiste Thoret
Morrinson a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_2017/1554170/page-15
Quand bien même on serait en mesure de prendre toutes ces précautions, l'impression que Thoret s'est dispersé dans de trop nombreuses directions reste tenace. Dans la forme comme dans le fond, dans les styles comme dans les thématiques. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il s'agit du syndrome classique du critique devenu cinéaste, mais il y a de quoi être dérouté par certaines indécisions. "We Blew It" entend dresser un portrait croisé des États-Unis d'hier et d'aujourd'hui, les deux époques s'éclairant mutuellement. Il donne la parole à des personnes rencontrées au hasard lors des trois mois de repérage autant qu'à des habitués du milieu, plus ou moins célèbres : on n'est pas vraiment surpris, connaissant le bonhomme, de voir Michael Mann (qu'il vénère comme un demi-dieu) ouvrir le bal et Tobe Hooper le clôturer. Il fait la part belle aux paysages américains, à l'immensité de certaines régions, sans pour autant s'interdire les discussions intimistes en intérieur. Il hésite entre la frontalité froide du style documentaire à base d'interviews et l'ambiance travaillée, mise en scène, des effets de style propre à la fiction. L'image la plus lourde étant sans doute celle de la conclusion, hommage un peu poussif au final mémorable de "Electra Glide in Blue" : un long travelling arrière sur ces routes rectilignes infinies typiquement américaines, du goudron cerné par des étendues désertiques à perte de vue, avec une voiture-symbole des années 70 s'éloignant peu à peu de l'objectif à mesure que les couleurs virent au noir et blanc. Il y a d'ailleurs derrière cela (encore) une autre volonté (encore) duale, celle d'adopter le registre éminemment américain du road trip tout en en montrant l'impossibilité matérielle aujourd'hui, les freeways interminables, uniformes et éloignées de toute forme de vie ayant depuis longtemps pris le dessus sur la Route 66.
On peut se sentir écrasé par le poids des ambitions d'un tel projet, partagé entre la confusion que peut entretenir la pléthore de pistes explorées et la lassitude que peut susciter la recherche esthétique incessante. Cette volonté omniprésente de capter ce petit quelque chose entre les dialogues, dans les silences, dans les regards, loin des documentaires traditionnels.
...
suite en critique
The Square (2017)
2 h 22 min. Sortie : 18 octobre 2017 (France). Comédie dramatique
Film de Ruben Östlund
Morrinson a mis 6/10.
Annotation :
suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_20171S1554170/page-16
efficacement sa position évidente de dominant qu'il ignore, ou fait semblant d'ignorer.
J'ai en outre trouvé la scène de la performance simiesque vraiment réussie, si l'on omet le défaut propre à presque tous les temps du film (leur absence de cohérence d'ensemble). La montée en tension purement cinégénique, miroir de celle dans la diégèse, la dénonciation de l'artiste dans le film, les bourgeois pris à leur propre jeu en laissant entrer une bête sauvage pour s'en amuser, comme un malaise soudain dans un espace qu'ils croyaient civilisé, et évidemment l'exposition aux yeux de tous de la lâcheté presque universelle. L'effet anxiogène est parfaitement maîtrisé et filmé (la gestion de l'espace, des mouvements de caméra, des zones de focus : c'est parfait. Dommage qu'elle soit aussi gratuite : c'est d'ailleurs le reproche général qui peut le plus déranger. La profusion de thèmes, de bouts de récits (pas toujours essentiels : les filles de Christian, le dernier acte en guise de rédemption, etc.), de constatations morales (pas du tout infondées cela dit, sur la dilution de la responsabilité en groupe, sur l'hypocrisie généralisée quant à la vie en société) est le principal frein à l'adhésion et au plaisir de visionnage.
Lumières d'été (2017)
Natsu No Hikari
1 h 22 min. Sortie : 16 août 2017. Drame
Film de Jean-Gabriel Périot
Morrinson a mis 6/10 et a écrit une critique.
Jim et Andy (2017)
Jim & Andy: The Great Beyond – Featuring a Very Special, Contractually Obligated Mention of Tony Clifton
1 h 34 min. Sortie : 17 novembre 2017. Making-of, Cinéma
Documentaire de Chris Smith
Morrinson a mis 6/10.
The Florida Project (2017)
1 h 51 min. Sortie : 20 décembre 2017. Drame
Film de Sean Baker
Morrinson a mis 6/10.
Annotation :
Suite de https://www.senscritique.com/liste/Cinephilie_obsessionnelle_2018/1957168/page-4
Il se dégage de cette composition un sentiment de liberté de l'enfance vraiment honnête, vibrionnant, attachant. Le film n'évite pas tous les écueils du film labellisé "indépendant", il souffre même de certaines répétitions, mais il s'en sort avec les honneurs grâce notamment aux personnage de Moonee, bien sûr, ainsi que celui du sous-chef du motel incarné par Willem Dafoe, incroyablement juste dans son rôle. Il prend tellement soin des lieux et des personnes qui y vivent sans le montrer, en éloignant un papi potentiellement mal-intentionné par-ci et en repeignant les façades par-là, ou encore en prenant soin de ne pas heurter la sensibilité des enfants via les mamies topless près de la piscine. Plus généralement, l'équilibre entre insouciance de l'enfance et déchéance des adultes est plutôt bien maintenu : il n'est ni mièvre ni misérabiliste, la plupart du temps.
Le final est sans doute un peu trop appuyé, trop évident, trop attendu (la DDASS arrive) : mais il s'accompagne d'une très belle suggestion, un geste très naïf en apparence mais qui comporte quelque chose de presque bouleversant. Ces enfants qui refusent d'embrasser le monde des adultes en s'enfuyant au royaume de l'enfance et de la récréation. La référence à Disneyland est évidemment triste (tout un symbole dans la conception des joies de l'enfance), mais dans le référentiel de ces enfants-là, elle est parfaite.
Avant que nous disparaissions (2017)
Sanpo Suru Shinryakusha
2 h 09 min. Sortie : 14 mars 2018 (France). Science-fiction
Film de Kiyoshi Kurosawa
Morrinson a mis 6/10.