Difficile d’imaginer qu’une journaliste de 23 ans est entrée de son plein gré à l’asile en 1887. Une époque où les femmes étaient internées pour des motifs insensés : masturbation, lecture, intérêt pour la politique, asthme…
Et pourtant, Nellie Bly l’a fait. Elle ne savait d’ailleurs pas si elle pourrait en ressortir un jour, et ne se doutait pas une seconde de ce qu’elle allait y découvrir : lieux insalubres, privation de nourriture, froid permanent, tortures et humiliations en tout genre.
105 pages d’une investigation révélatrice de la lutte des classes exprimée par l’hospitalisation psychiatrique de masse, où celles qui n’ont pas le privilège d’avoir recours à des thérapies de luxe finissent emmurées.
Un constat inquiétant lorsque l’on sait que les traitements réservés aux patients n’ont que légèrement évolué depuis, comme le raconte Marius Jauffret dans « Le Fumoir ». Et cette évolution, nous la devons à des journalistes au courage remarquable comme Nellie, dont l’enquête a permis de débloquer un fond d’1millions de dollars pour améliorer les conditions de détention des patientes.
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