La dictature pour les nuls
1984...Un livre, une oeuvre incontournable, une référence littéraire. Il était temps de m'y atteler à maintenant 26 ans! C'est chose faite et je dois avouer que je n'en suis pas ressorti très guilleret. En effet, 1984 est le parfait mode d'emploi de la dictature, celle dont ont rêvé les Hitler, les Staline, les Mao ou encore les Kim en Corée actuellement.
Mais non, George Orwell nous livre plus que cela, c'est un véritable dictionnaire de la dictature, dans ses moindres détails et méandres. Et ce n'est pas une dictature de petits despote du dimanche. Celle qui n'a encore jamais vu le jour, celle qui contrôle tout et tout le monde. Même la pensée (astucieux système de double-pensée). Orwell nous fait un combiné de tout ce que l'Histoire a pu nous offrir de pire : les régimes totalitaires de son époque (il écrit à la fin de la Seconde Guerre mondiale), les révolutions les plus sanglantes, le communisme, etc.
Mais là ou Orwell est l'incarnation de la déprime sur Terre c'est qu'à aucun moment ou presque il ne laisse une porte ouverte à un monde meilleure, à une possible révolution, à un sursaut de l'humanité. Heureusement la deuxième partie avec l'idylle entre les deux héros rend un peu moins noir le tableau général. Ce livre, et notamment la troisième partie, est donc particulièrement déprimant. Et je pense qu'aucun régime ne peut pousser la dictature jusqu'à ce point "1984". Ce n'est qu'un avis personnel et il n'engage que moi.
Quoiqu'il en soit, j'ai été véritablement impressionné par le génie d'Orwell dans 184, de son souci du détail, de son imagination de la "dictature parfaite". Il s'agit en effet pour moi d'un manuel pur et parfait de la dictature.
Si je n'ai pas mis dix c'est bien uniquement pour cet aspect déprimant et irréversible des évènements. Sinon, je ne peux que m'incliner devant tant d'inventivité et de créativité. Le novlangue, le système de double-pensée, big brother, le système des trois puissances qui se combattent mais se neutralisent...tout est imaginatif et à la fois plausible.
Il me semble évident que le contexte historique (1945...) et personnel (il sait qu'il va mourir bientôt) a clairement influencé Orwell dans cette oeuvre noirissime.
Un grand ouvrage à n'en point douter.