1984 est un livre d'une rare intensité. Orwell dresse un portrait dystopique d'une société sous le joug de Big Brother; une entité supranationale qui régit et régule la vie et le quotidien des habitants. Winston Smith qui travaille au Ministère de la Vérité et qui a pour mission de falsifier les archives en fonction de l'actualité en a assez de cet asservissement et va tenter de renverser le Parti Unique et donc par extension le Pouvoir en place.
1984 peut se découper en 3 parties.
Une 1ere où Winston décrit la société telle qu'elle est sous l'emprise de Big Brothers, une 2nd où il nourrit jour après jour son désir de Révolution et enfin la 3e et dernière partie, celle que je préfère, où les révélations sont faites. Chacune de ces parties est importante dans la mesure où au fil de la lecture on est pris d'empathie pour ce cher Winston qui est prisonnier d'un monde qu'il ne comprend pas.
Le dernier axe de 1984 m'a littéralement pris aux tripes. J'ai été happé dans ce monde terne et sordide où l'espoir et l'humanité n'ont pas leur place. Je ne spoilerai pas la fin mais je vous conseille de lire la dernière partie d'une traite tant l'intensité qui en émane ne doit pas pâtir d'une lecture hachée. Orwell a su ménager le suspens jusqu'au bout et c'est assurément avec fébrilité que vous tournerez les dernières pages de ce monument de la littérature d'anticipation.
L'anticipation, voilà aussi l'une des qualités de cet ouvrage. Paru en 1949, il est aisé de faire de nombreux parallèles avec la société d'aujourd'hui : contrôle des masses, contrôle des médias et des informations, limitations intellectuelles, absence d'autonomie et d'esprit d'initiative etc, etc,. Certes le roman est fictif mais il n'y a qu'un pas (ou deux car il se peut que je sois de mauvaise foi) pour que l'Océania d'Orwell devienne notre quotidien.
Un livre qui se doit d'être lu pour qu'un jour nous n'ayons pas à accepter que la Guerre soit la Paix, que l'Esclavage soit la Liberté et que l'Ignorance soit la Force.