Bim. Cette œuvre est un calvaire. Elle vous ronge. L'esprit et le corps. L'imaginaire et le réel. C'est comme faire l'ascension de l'Everest, sauf que vous partez d'en haut et vous chutez. Si jamais vous vous relevez, c'est pour mieux retomber. Bienvenue dans l'univers de 1984.
“The best books... are those that tell you what you know already.”
Sauf que voilà, c'est un chef d’œuvre. Surement un des meilleurs livres jamais écrit, et pour cause. Ce livre, écrit en 1949, contient une vérité visionnaire.
“Perhaps one did not want to be loved so much as to be understood.”
Tout le long du livre on y croit dur comme fer. Notre bon ami Winston est un rebelle, qui se cache et qui se croit malin, plus malin que tout le monde. Il veut se rebeller contre ce monde qui marche sur la tête. Tentant de contacter les révolutionnaires. Pensant qu'il est plus fort, plus intelligent. Libre. Mais...
“If you want to keep a secret, you must also hide it from yourself.”
Dure vérité. Double tranchant. Double pensée.
“Doublethink means the power of holding two contradictory beliefs in one's mind simultaneously, and accepting both of them.”
Je l'ai lu. J'ai été Winston. Mais je ne peux même pas critiquer ce livre d'une autre époque -et pourtant si moderne-, je ne peux que le citer. Car j'ai vécu ce livre, j'y ai cru. J'ai espéré. L’espérance qui, le long du livre, nous tend la main, il suffit de l’attraper. Et pourtant...
“Winston Smith: Does Big Brother exist?
O'Brien: Of course he exists.
Winston Smith: Does he exist like you or me?
O'Brien: You do not exist.”
Big Brother existe. Je n'existe pas. Winston n'existe pas. On s'accroche à notre chère liberté, au fait que 2+2=4 et que nous sommes sain d'esprit. Et pourtant...
“I enjoy talking to you. Your mind appeals to me. It resembles my own mind except that you happen to be insane.”
Fou. Fou d'ivresse et de pouvoir. Pouvoir de combattre et de se rebeller. De croire qu'on peut croire. En réalité, il s’avère que...
“Power is not a means; it is an end.”
Et pour tout vous dire. La seule vérité, la seule morale de tout cela, est d'une simplicité déconcertante.
“To die hating them, that was freedom.”
Car si vous comprenez le sens profond de cette phrase, si vous la voyez au-delà de ce qu'elle est en surface, alors vous savez que nous sommes déjà perdus. Que nous avons tous perdus. Avant, maintenant et au-delà.
“He who controls the past controls the future. He who controls the present controls the past.”
Je suis un Winston. Vous êtes des Winston. Nous sommes tous des Winston. Nous sommes en 2015 et nous aimons tous Big Brother. Comment en sommes-nous arrivés là ?
“You asked me once,' said O'Brien, 'what was in Room 101. I told you that you knew the answer already. Everyone knows it. The thing
that is in Room 101 is the worst thing in the world.”
Ca y est, on y est. Tout s’éclaire.