Comme il s'agit d'un premier roman, sauter à la gorge de l'auteure parce que l'une ou l'autre petite chose m'ont chiffonné et/ou ont contribué à une appréciation en dent de scie, contrairement à celles sans équivoque que j'ai pu voir passer sur la toile, ça ne serait pas très indulgent. Elle en a peut-être vu des vertes et des pas mûres pour l'accoucher, ce livre. Néanmoins, il y a ce petit coté brouillon, tant sur la profondeur psychologique des personnages que sur la forme utilisée, qui m'a laissé trop souvent lors de la lecture, un goût d'inachevé. Davide, après 4 ans passés à tremper dans la violence de ces bas fonds, pose toujours des questions digne d'un gamin accroché aux seins de sa mère. Là où je m'attendais à une histoire violente et orientée sur le rayon boucherie (combats clandestins, snuff movie, y avait de la matière...). J'ai eu le seul sentiment de me retrouver face au récit d'un minot fragile qui minaude du syndrome de Stockholm tout du long et qui, comme si cela ne suffisait pas de le faire pleurer à longueur de temps, joue les fées du logis entre les combats. Sur ce point, j'ai trouvé que ça tapait, sévèrement, à coup de batte dans les tibias de la crédibilité. Les quelques bons passages, notamment cette fin tonitruante (il faut l'avouer), contrastent trop, avec d'autres qui eux tombent là, un peu comme un cheveu sur la soupe. Et pour terminer sur une petite parenthèse matheuse, à la grosse louche. En comptant le nombre de chiens mineurs, majeurs, en le multipliant par leur nombre de combats et d'entrainements et en multipliant tout ça par le nombre de corporations différentes. On est sur un foutu compte de gens enlevés comme pour rire et surtout, sur celui d' une vraie usine à cadavre, littéralement. Dans le monde de Paola Barbato, il ne doit plus rester un seul clochard qui traine en rue. Reste que, malgré une déception certaine, je lui cocherai timidement la case " nice try".