Critique de Agathe par Virgule
Ce premier roman, sensible et intimiste, explore des questions existentielles avec beaucoup de délicatesse.
Par
le 8 août 2020
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A soixante-douze ans, le narrateur, psychanalyste à Paris, en est réduit à compter à rebours les consultations qui le séparent de son départ en retraite, lorsqu’une nouvelle patiente à l’accent allemand, Agathe, vient bouleverser l’ennuyeuse routine et les grises perspectives du vieux praticien. Pour la première fois, le mal de vivre épanché dans son cabinet va éveiller chez lui d’inattendus échos personnels, et la thérapie agir autant sur lui que sur sa cliente dépressive.
Sur un rythme vif, à coups de phrases sobres et dirigées vers l’essentiel, ce court roman happe d’emblée le lecteur, piquant sa curiosité et le tenant désormais sous son charme. L’histoire assène les vérités sans avoir l’air d’y toucher, révélant en quelques mots l’âme de ses personnages, avec une simplicité et une précision non dénuées de poésie. Sans pathos et toute en pudeur, elle immerge dans l’intime et l’émotion, sans même laisser le temps de s’en rendre compte. Vous vous pensiez en terrain neutre, et vous voilà soudain au bord d’un gouffre. Tout paraissait écrit, mais la vie vous entraîne pourtant encore dans l’espoir de ses incertains possibles.
Il suffisait pour cela d’une rencontre que rien ne laissait présager, entre une jeune femme incapable d’affronter sa peur de la vie, et un vieil homme insidieusement emmuré dans l’aliénante protection de la routine et de la solitude. Alors, chacun miroir de l’autre, peut-être oseront-ils quitter la berge pour enfin suivre le flux de leur existence.
Créée
le 23 mai 2020
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