Popopop ! je t'arrête tout de suite minou, c'est pas un livre publié chez Inculte, mais je t'accorde le fait que la couverture t'y fasses penser, on est ok ça ressemble beaucoup à un nouveau Claro.
... Sauf que la Claro dirige la collection dans laquelle ce livre est publié. Et putain ça change toute la donne !
Sorti en 2017 aux États-Unis, In The River est un roman difficile à défendre parce qu'il traite d'une phobie incontrôlable et contagieuse ; la mort d'un enfant placé sous notre responsabilité. Vlan.
On est dans un pays hispanophone d'Amérique du Sud, où un pêcheur et son fils de 7 ans sondent une rivière afin d'y pêcher de quoi nourrir leur trinité (la Mère, le Fils, le Père). Fier des leçons que son fils semblent apprendre et gorgé d'orgueil, le père relâche la pression estimant qu'il n'y pas de réel danger.
Sauf que. On est en Amérique du Sud, et ici même les rivières peu profondes peuvent accueillir des animaux dangereux, à savoir ici un fucking requin taureau (va voir à quoi ça ressemble sur les internets, je te jure que t'as pas envie de te retrouver face à son sourire).
Bref le gosse sent la créature arriver, prévient son père, le père comprend le danger, tente de sauver son fils, jusqu'à ce que celui-ci disparaisse dans la gueule du "monstre" et l'emporte.
Voilà. On a connu plus gai comme entrée en matière mais Apprendre à se noyer n'est pas un livre qui traite d'une disparition dans l'eau.
Il permet également de parler de la noyade au plus profond de l'esprit humain ; la panique, le deuil, le remord, la vengeance, la folie.
Ce qui s'avère sur le papier commençant comme une traque prend petit à petit le chemin d'un conte initiatique où le père par soif de vengeance semble s'enfoncer dans la jungle toujours plus dangereuse sauvage et mystérieuse. Une plongée en Enfer chamanique qui sera certainement à l'origine de quelques gouttes de sueur pendant cette lecture effrénée.
C'était tout simplement ouf. On pense beaucoup à la Porte des Enfers de Laurent Gaudé, au Passage avec Alain Delon (ok ce film est pourri du début à la fin mais quand même on peut pas s'empêcher d'y penser).
Débutant sur une note d'espoir, un fantasme de transmission de savoir et terminant sur le constat que tout est perdu, autant dire tout de suite que Apprendre à se noyer fait partie de la petite liste de mes favoris pour cette rentrée.
Je ne peux que vous le recommander, il se lit très (beaucoup trop même) vite, au diable les phobies, cours donc te brûler le mental et la sécurité psychologique !
Et longue vie donc, à cette nouvelle collection (Vice Caché que ça s'appelle si tu veux faire dans la curiosité).