Ash princess...d'abord, quelle mauvaise idée de donner le même titre à la fois en anglais et en version française. Un vrai cauchemar pour les libraires qui gèrent des romans anglais et français.
Après un début relativement prometteur, avec un univers Fantasy et un contexte qui semble profiler une guerre( qui ne se profilera pas), on se retrouve dès le début perplexe face aux choix de l'héroïne de rester dans ce château avec son bourreau pour "vouloir porter un coup dur", après dix ans sous un règne de terreur ponctué de flagellations punitives. On veut la sauver, mais elle préfère rester? Un peu étrange comme idée pour une princesse qualifiée maintes et maintes reprises de "brisée". Puis, après avoir apprit que cette nunuche en robe projette de tuer le gentil prince, c'est l'ambivalence la plus chaotique qu'il m'ait été donné de lire. Un gars, non l'autre gars, on le fait, non on ne fait plus, on tue, on épargne, on aime, on déteste. Regardez mon décolleté, monsieur le prince! Affligeant.
Il y a beaucoup de passages que l'on peut aisément sauter: ils ne donnent rien de consistant à l'histoire ( oui, oui, je reconnais avoir lu en diagonale vers le milieu du livre). Bref, un livre un peu trop long, parfois trop lent et qui reste très prévisible.
( À partir d'ici, la critique peut contenir des divulgâches - et d'autres constats navrants)
Il était clair que le prince survivrait, parce que miss Nunuche est tombée en amour avec lui. le tyran avait l'intention de mettre sa princesse dans son lit, donc pas de surprise quand il voulait l'épouser. Prévisible. Un peu à la manière d'America Singer, Théo est une princesse dont la seule réelle qualité recherchée est sa beauté Ça tombe bien, c'est tout ce qu'elle a. Ça et un titre qui ne sert franchement à rien. Tellement prévisible et risible. Le pire de tout est sans conteste le fait que son plan initial, à savoir tuer le gentil prince, se solde en "je suis amoureuse du prince".Donc, en clair, 400 pages d'ambivalence pour que notre idiote se découvre des "sentiments" ( je n'appellerai pas cette irrationnel béguin d"amour, ce serait insulter l'amour) pour sa CIBLE! Sa CIBLE! Est-ce possible d'être aussi débile? Cette pseudo princesse met tout le monde en danger, son équipe de sauvetage incluse, pour tenter d'assassiner un homme super gentil dont elle va finir par tomber amoureuse- et donc, qu'elle n'assassinera pas? Là, je ne comprend plus rien.
Comme il s'agit d'une princesse du feu, j'aurais pensé que cette protagoniste aurait été plus "enflammée", à la manière d'un phénix qui renait de ses cendres. En tout cas, c'est l'impression que me donnait le début, mais nous sommes loin du compte avec cette princesse on-ne-peut-plus "cendrée". Et sa façon de se morfondre dans sa misère, en plaidant pour son peuple une seconde pour mieux courtiser le prince celle d'après, c'est simplement ridicule. Cette imbécile ne fait que causer des ennuis à tout le monde.
"Ash Princess" c'est ce genre de roman mal écrit, mal ficelé et à la psychologie foireuse qui ont tendance à nous arriver des USA ces dernières années, avec pour cible les jeunes femmes. On nous propose encore une imbécile en robe, au passé ô combien dramatique, mais qui finira pas tomber amoureuse avec un gars ( la seule solution, semble t-il), récupérera son statut spécial et qui vivra des péripéties à grand déploiement sans la moindre logique ou profondeur. Un peu comme la série "Un palais d'épines et de rose" ou cette blague de "Sélection". Des personnages féminins tellement ridicules et imbéciles qu'on aurait juste envie de les voir finir en purée - ça nous ferait des vacances. Certaines critiques positives évoquent "un roman sans prises de tête". Ah ça c'est sur, vous n'avez pas besoin de cognitions pour un roman comme celui-là, sinon vous constatez tout-de-suite que rien ne fonctionne. D'autres critiques affirment que c'est une histoire sur une pauvre fille qui se cherche, coincée entre deux rôles ingrats. Hélas, ce que je vois surtout, c'est une pauvre andouille qui rate toutes les occasions de faire ce qui est logique ou ce qui est salvateur, avec une personnalité presque bipolaire.
Ash Pincess fait aussi parti ce ces romans avec "une recette gagnante": la belle ado spéciale en danger, le bel homme parfait vs l'ami friendzoné avec lequel on fera un sandwich amoureux, une pseudo guerre sociale avec un vilain dictateur limite pédophile, de la magie avec les éléments maintes fois employée, beaucoup de conflits entre les personnages , des scènes d'action jetées pêle-mêle pour faire un semblant de rythme, une méchante qui se la joue "passif-agressif"...zéro moralité, zéro valeur défendues, pleins de stéréotypes. Ash Princess ressemble à une cours de récréation pour ado, dans un décor fantasy déjà-vu. Mais! La couverture est belle...ah, le piège. Je n"aime pas casser du sucre sur les romans, mais parfois, on dirait que les autrices n'ont rien de mieux à faire que de suivre la recette des romans sentimentaux Harlequin et ça m'exaspère.
Un énième "Fille-spéciale-mais-ambivalente" comme style de roman, pour les amateures de triangles amoureux avec une héroïne stupide au statut particulier.
Sinon, la couverture est vraiment superbe, mais dont le contenu en est indigne.
Catégorisation: Fantasy étranger, littérature jeunesse adolescente, second cycle secondaire, 15 ans+