Après le Worldshaker, Richard Harland revient avec un nouveau roman steampunk jeunesse, nous plongeant en plein dans l'atmosphère de l'Angleterre industrielle du XIXe siècle.

On y suit Astor, jeune fille issue de la bourgeoisie, sensée se marier avec Lorrain Swale, appartenant à une des plus grandes familles de ploutocrates, ces familles d'industriels richissimes appartenant au nouveau parti du progrès. Malheureusement, son mariage n'est qu'un leurre et Astor devient en fait une "vulgaire" gouvernante pour l'affreuse engeance des Swale. Les 3 enfants, insupportables à souhait lui font mener la vie dure, au point que la jeune fille se voit bientôt contrainte de fuir avec Verron, le valet qui l'a accompagné depuis sa maison d'enfance.

Le jeune homme a plus d'un tour dans son sac et permet à la jeune fille de trouver la protection au sein des gangs des taudis, grâce à leurs talents respectifs pour la musique. Astor, qui a la musique dans le sang, doit désormais, après le piano et la harpe, se dévouer à cette musique d'un genre nouveau, hurlante, grave, endiablée, issue d'instruments bricolés par les enfants des rues qui procurent une sonorité nouvelle... Pour le meilleur et pour le pire, cette musique des gangs va bientôt se couler dans se veines... et faire battre son coeur.

L'auteur nous fait grâce dans ce roman d'une atmosphère incroyable, imaginant des villes plongées sous un épais brouillard de pollution, le Smog. Cette ambiance étouffée, pesante, est enrichie par la trouvaille sonores de la nouvelle musique des gangs, véritable ancêtre du rock fantasmé par Richard Harland. Un rock du XIXe, digne à soulever les coeurs des plus démunis, pauvres ères oubliés de la révolution industrielle...
Les personnages sont hauts en couleur, au caractère bien trempé.

Le livre a également une forte dimension politique, qui va également être au coeur de l'intrigue... Un putsch se prépare au sein du parti du progrès, et pour une fois, les gangs des taudis vont jouer un rôle de premier plan. C'est cette dimension politique qui est moins réussie dans ce livre : si l'atmosphère et la créativité de la musique des gangs étonne et passionne, l'intrigue autour du pouvoir se perd dans des proportions invraisemblables à la fin. Une "dernière bataille" peu plausible, décevante... Malgré tout l'aspect socio-économique est bien décrit et crédible.

Un roman à l'ambiance réussie, original, qui se lit très bien malgré les défauts de l'intrigue. Une belle trouvaille, malgré tout.
MiJa
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le 15 févr. 2014

Modifiée

le 16 févr. 2014

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MiJa

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