Publié sur L'Homme qui lit :
Pour un amoureux des livres, difficile de ne pas se réjouir quand au hasard d’une escapade chez son libraire, on croise un roman sur les livres, décoré d’une belle bibliothèque comme l’était la couverture de Confiteor de Jaume Cabré, nous laissant l’espoir fou de retrouver le cimetière des livres oubliés de Carlos Ruiz Zafón, ou un univers s’en rapprochant.
Dans ce roman d’Irving Finkel, conservateur du département Moyen-Orient du très distingué British Museum, caché derrière sa barbe blanche, ses lunettes rondes et cet air de vieux chercheur sorti d’Indiana Jones, il ne s’agit pas tout à fait d’un cimetière de livres oubliés, mais d’une bibliothèque dédiée aux romans, aux essais, aux guides, aux poèmes et à toute forme de manuscrit n’ayant jamais réussi à être publié, conservé avec ses innombrables lettres de refus, cyniques et méprisantes si possible.
Dans cette étrange bibliothèque, inconnue du grand public et perdue dans la campagne britannique, une clique de bibliothécaires, chercheurs et conservateurs hors norme protège cet étrange foisonnement de ratés, dans lesquels se cachent sûrement quelques perles ayant échappé de peu à la notoriété. A leur tête, le double docteur Patience veille à protéger la tradition léguée par ses prédécesseurs, attaquée par l’arrivée de personnages extérieurs aux motivations parfois crapuleuses.
Malgré un cadre qui pourrait se révéler propice à l’écriture d’un roman trépidant, aux rebondissements originaux, Irving Finkel livre un premier roman assez ennuyeux, trop rocambolesque pour être amusant, un brin farfelu, qui aurait pu rejoindre sa bibliothèque… On serait tenté de blâmer l’humour britannique, mais j’ai lu des auteurs anglais dont l’humour était efficace, et je crois juste que Finkel s’adresse à un public plus jeune que moi, que je situerai dans la tranche des pré-adolescents, d’autant plus que l’édition originale était enrichie d’illustrations.