Si tu pensais que le XXe siècle allait se terminer en douceur, Aux portes de l’éternité de Ken Follett est là pour te rappeler que cette époque, c’était aussi une montagne russe politique, avec des espions, des révolutions et des familles qui n’en finissent plus de s’entremêler.
Après avoir suivi les guerres mondiales dans les deux premiers tomes, Follett nous embarque cette fois dans l’Amérique ségrégationniste, l’Europe sous la menace du Rideau de Fer et la course à l’espace. On y croise Kennedy, Martin Luther King, les hippies, le mur de Berlin, et bien sûr, des personnages fictifs qui tentent de surnager dans cette tempête historique.
Le gros point fort ? C’est du Follett pur jus : ultra-documenté, rythmé, et tellement fluide qu’on avale 1 000 pages sans trop s’en rendre compte. On voyage entre Washington, Moscou, Berlin et Londres, et chaque chapitre a son lot de tensions, de drames familiaux et de dilemmes moraux.
Mais voilà… on sent un peu la fatigue de la trilogie. Certains personnages semblent être là pour cocher des cases historiques plutôt que pour exister réellement, et les dialogues sonnent parfois comme des exposés déguisés. L’histoire d’amour façon "on s’aime mais l’histoire nous sépare" revient un peu trop souvent, et à force de vouloir tout couvrir, l’émotion se dilue un peu.
Bref, Aux portes de l’éternité, c’est une conclusion solide à une saga impressionnante, une fresque historique aussi dense que spectaculaire… mais qui peine parfois à retrouver l’intensité des premiers tomes. Un grand final qui se lit avec plaisir, même si l’Histoire a peut-être un peu trop pris le pas sur les histoires.