Axelle
8.3
Axelle

livre de Pierre Benoit (1928)

"Il est facile au vainqueur de tendre la main..." !!!


Il est facile au vainqueur de tendre la main. Il est moins aisé pour
le vaincu d'accepter cette main.



1917, Pierre Dumaine, sergent dans l'Armée française, est envoyé comme prisonnier dans un camp situé dans le nord de la Prusse, qui a visiblement l'air d'être l'endroit le plus sinistre du monde. Le fait qu'il soit ingénieur dans le civil va faire qu'il va être engagé par le châtelain du coin, un vieux général de la Guerre de 1870 qui croit que le conflit que le monde est en train de vivre, et pour lequel il a perdu trois de ses quatre fils, est du même type, pour y effectuer des travaux d'éclairages dans la demeure seigneuriale. Il va y croiser, Axelle, qui doit devenir la bru du vieil officier après la fin des hostilités. L'attitude froide et distante de cette dernière dans un premier temps envers le prisonnier électricien va laisser peu à peu place à des relations de plus en plus tendres...


De Pierre Benoit, je n'avais lu jusqu'ici que L’Atlantide, son roman le plus célèbre, qui m'avait passablement ennuyé, et Kœnigsmark, dont je n'ai plus aucun souvenir (donc une petite relecture... !!!). Donc pas de quoi être emballé par cet auteur, ayant eu un succès énorme de son vivant mais qui est aujourd'hui quasi-oublié, du moins jusqu'ici... Parce que j'ai été particulièrement emballé par Axelle.


J'ai été pris par une atmosphère, qui n'est pas sans faire penser à La Grande Illusion au passage, où la finesse dans la description psychologique des personnages donne une vérité et une justesse à ces derniers, très proches de nous et inévitablement attachants. Comment ne pas être touché par l'histoire de deux êtres, que tout oppose, nationalités, guerre, déjà fiancée, sur fond d'un conflit qui semble destiné à durer une éternité, mais qui pourtant se rapproche peu à peu.



Une histoire privée devient extraordinaire si un événement historique
est présent en arrière-fond.



disait Léon Tolstoï. Et là c'est le cas. La finesse dans la psychologie, l'attachement que l'on ressent pour les personnages, tous les personnages, auxquels j'ajoute la richesse de la prose de Pierre Benoit (ben oui, mine de rien c'était un très grand écrivain !!!) font que le lecteur est animé de sentiments profonds du début jusqu'à la fin.


Axelle est ce que l'on peut appeler un joyau de profondeur et d'émotion injustement oublié, un très grand et un très beau roman.

Plume231
9
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Créée

le 20 mai 2016

Critique lue 379 fois

4 j'aime

Plume231

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