On a malheureusement trop souvent la sensation que l'auteur écrit son livre pour qu'il soit adapté par Hollywood. C'est structuré à la manière d'un film catastrophe, de manière assez maladroite d'ailleurs (on pense plus à un téléfilm de NRJ 12 qu'à un film à grand spectacle de la Fox). On passe très vite d'un groupe de personnages à un autre sans avoir le temps de vraiment les identifier. Ce qui fait que lorsqu'on revient à eux on a souvent du mal à les resituer. Comme on nous parle de nombreux groupes d'individus disséminés en Europe, ça fait vraiment beaucoup de monde et on se sent vite perdu parmi tous ces noms. Tout cela paraît alors très superficiel. Sans compter que le style est banal et pas particulièrement plaisant (peut-être est-ce dû à la traduction ?).
Si Blackout était un appartement, on le trouverait fonctionnel. Un truc fait pour être pratique et utile, mais sans âme ni personnalité ni cachet.
Pour ce qui est de l'intrigue, c'est tellement enrobé de termes techniques rébarbatifs dans la première partie que c'en est vraiment désagréable. Ceux qui, comme moi se contentent de manipuler l'informatique à son strict minimum, seront sans doute perdus par les explications des protocoles en tout genre. Ceux qui savent bidouiller s'y retrouveront sans doute mieux. Ce n'est malheureusement pas le cas de la majorité des gens.
Bref, malgré tous ses prix (littérature scientifique) et sa couverture classieuse, Blackout est un bouquin que j'oublierai vite. Trop... fonctionnel.
(c-à-d : pratique pour caler une armoire)