Coup de coeur de ma petite librairie, je suis resté mi figue mi raisin devant ce "Desperate Housewives" des années 70 à la sauce iranienne.
Nous suivons le quotidien d'une femme, mère au foyer, dans une société patriarcale, où le temps s'écoule inexorablement entre un mari taciturne, des enfants volubiles, une mère envahissante, une soeur à marier, lorsque surgit de nouveaux voisins. A ce stade de la lecture, je me dis que la monotonie du rythme va se pimenter et faire décoller le récit : que nenni, je prends mon mal en patience et cale à la page 90 du roman.
Parmi les 200 pages restantes, y trouverai-je un trésor ?
Mon libraire m'aurait-il menti ?
Je replonge dans la vie de Clarisse et découvre sa nature de personnage tchekhovienne - dixit la 4 ème de couverture - que cache donc cette famille qui enchaîne les déménagements, une grand-mère à la poigne de fer, un fils qui fait tourner la tête de la soeur de Clarisse, une petite-fille qui ne dit mot mais laisse poindre un tempérament de petite peste ?
Et je recale comme la cherry Chevy de Artush, le mari épris de politique dans un pays où il est interdit de déclarer ses opinions.
Bref, reprenant les conseils de Daniel Pennac, je saute des pages, lit en diagonale, afin de soutirer l'essence du roman et savoir si Clarisse se libérera de ses chaînes et se laissera porter à un amour interdit.
Pas de spoiler, mais finir "C'est moi qui éteins les lumières", c'est lutter contre la tyrannie du quotidien engluant Clarisse et son lecteur, et le fragile intérêt pour ce roman "Iranien".
Bon courage.