Mais quelle déception que ce dernier Douglas Kennedy ! (oui je sais, avant dernier, mais ils viennent à peine de le recevoir à la bibli, sont pas pressés) !
Pour une inconditionnelle de Doudoug telle que moi, la chute fut brutale. Je m'attendais à des retournements de situations abracadabrants, des virages à 360°, de l'action, du suspense, bref, à un roman-glue qui se collerait à mes doigts tel un cheveu mouillé, jusqu'à ce que j'aie lu le fin mot de l'histoire. Au lieu de quoi j'ai eu droit à un très efficace... somnifère.
Vaillante, j'ai persisté, jusqu'au bout. Peine perdue, car d'action, de réflexion ou de palpitations, point n'en aurai-je.
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(Evitez de lire la suite si vous n'avez pas fini le livre, car je révèle les trois brindilles de scénario qui s'y battent en duel.)
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Au premier jour, Laura, quarantenaire et mère de deux adolescents (une pom-pom-girl fashion et un artiste dépressif mais pas toxico, c'est déjà ça), s'ennuie dans son mariage. 90 pages...
Au second jour, Laura, quarantenaire bien conservée, taille de guêpe et stylée parisienne (les américains adorent, apparemment), sort de son bled pour assister à une conférence rasoir sur la radiologie hospitalière. Ce qui est moins rasoir, c'est qu'elle y part pour le week end, seule sans une grande ville, à l'hôtel... l'action va commencer, c'est sûr. Tiens d'ailleurs, le voilà, le tentateur tout droit sorti de l'île de la tentation... ah... non... bah, c'est moi ou il est ringard et chiant comme la pluie ? :-(
Au troisième jour, Laura, quarantenaire en manque (d'amour et plus), succombe au charme de Richard-la-pluie, et que font-ils ? Ils parlent Voltaire (sans Zadig), Baudelaire et John Lennon pendant...300 pages ?! Ils s'aiment, se sont trouvés, c'est la passion, ils vont tout quitter pour vivre enfin leur idylle au grand jour, blablabla je t'aime mon amour.
Quatrième jour, Laura & Richard s'envoient enfin en l'air, et puis soudain, attention, action : Laura doit aller acheter un pot de peinture. Tadadadadam !! (bruit de tambour) --> surprise surprise, Richard le pleutre s'en est allé comme il est venu, pffffuit, reparti auprès de sa femme frigide et qui n'a même pas de dictionnaire des synonymes (outrage !) parce qu'il a la frousse de prendre des décisions et de décider lui-même du cours de sa vie. So cute.
Cinquième jour, un an plus tard. Laura cumule les séances chez le psy et les heures de jogging. En femme forte face à la faiblesse du Mâle, elle divorce et s'achète un T2. Fin.
Mmmmh, miam miam, quel régal ce roman ! Et que de surprises. C'est fou comme je ne m'attendais pas au Maine comme toile de fond, à un mariage battant de l'aile ou encore à un homme lâche. Doudoug, faut passer à autre chose mon grand, il est temps...
Surtout que concrètement, il ne se passe rien : les personnages sont insignifiants, ringards, nunuches. Ils ont l'air de s'amuser comme des petits fous à jouer à "regarde comme je suis cultivé(e)" / "oh comme tu es merveilleusement cultivé(e)" / "les autres y sont méchants, ils aiment même pas les synonymes, on est des incompris" pendant 400 pages, mais nous à la longue, ça va bien hein, on a compris. Ça m'a donné comme l'impression que l'auteur s'auto-contemplait au travers de ces deux personnages miroirs tout en montrant au monde que ça, c'est un auteur qui en a du lourd, côté références.
Conclusion : Zzzzzzzzzzzzzzz.