A sa sortie, le thème du livre m'avait intrigué. En effet, je me souvenais vaguement de l'histoire bien glauque du gars qui avait enfermé sa fille dans une cave pendant des années et lui avait fait plein de gosses.
Je n'avais jamais lu de livre de Régis Jauffret - qui précise bien en préambule qu'il s'agit d'un roman.
Et mon magazine littéraire préféré, Lire, en disait du bien.
Je sors mitigée de la lecture de ce livre.
Autant c'est bien écrit, fluide, contemporain.
Autant, cette histoire donne envie de vomir. Ce que projette Jauffret du monstre ne doit pas tomber bien loin de la réalité même s'il force trop sur les détails sordides à mon goût. C'est abject. On a parfois envie de hurler : "c'est bon, STOP, on a compris !"
Ce livre m'a fait méditer. C'est déjà pas mal ;-)
Je pense que j'attendais un livre comme le récit d'Ingrid Betancourt sur sa détention dans la forêt colombienne ou bien celui de Florence Aubenas sur l'affaire Outreau. Avec du talent d'écriture, de la pudeur, tout en décomposant les mécanismes psychiques et sociologiques qui ont amené tel ou tel à agir comme il l'a fait.
Et ce qui me dérange, c'est qu'il me semble que l'auteur relate certains faits ou présumés tels sous couvert du récit romanesque. En tant que lectrice, je suis donc perdue dans des détails ignobles dont je ne sais pas si Jauffret les a appris en préparant son livre ou s'il les a inventés pour son roman. S'il les a inventés, c'est immonde.