Claustria est l’histoire romancée de la famille Fritzl. En 2008, le monde découvrait avec horreur l’histoire de ce père qui a séquestrée sa fille pendant 24 ans dans sa cave. Josef Fritzl a commencé à violer sa fille dès ses 11 ans. Mais cela ne lui suffisait pas, il a alors construit un abri anti atomique, ce qui était monnaie courante durant la guerre froide, La Cave. Quand sa fille a eu 18 ans, Josef l’a séquestrée. Suite aux viols incessants, sa fille a mis au monde 7 enfants : un mort peu après sa naissance qui a fini brûlé dans la chaudière, trois remontés par le père qui ont été élevés par sa femme et trois qui sont restés dans la Cave avec elle.
Les portes de l’enfer sont ouvertes, bienvenu dans l’innommable et l’inimaginable où le lecteur se retrouve projeté dans l’horreur subie par cette fille et ses trois enfants incestueux. Comment survivre dans une cinquantaine de m², sans aération, où la présence de nourriture ne dépend que du bon vouloir du père, et où la peur de mourir est présente continuellement (le père menace de les asphyxier au gaz s’ils sont trop bruyants) ?
Au-delà du comportement écœurant et atroce du père, les réactions d’autres personnes sont difficiles à imaginer : la mère, qui est battue et terrorisée par son mari, aveuglée par la haine de sa fille, ne dit rien malgré les cris qui retentissent dans la maison, tout comme d’ailleurs les locataires qui préfèrent partir à cause du bruit.
Ce livre arrive à nous plonger dans l’horreur, les sentiments tels que la solitude sont retranscrits avec brio. L’auteur imagine le ressenti des habitants de la Cave, avec des stratégies pour échapper à la folie.
C’est une lecture assez difficile mais que j’ai trouvé fascinante (il y a un peu de voyeurisme et de fascination morbide, comme lorsqu'on passe devant un accident de voiture et qu'on ne peut pas s'empêcher de regarder). Il souffre par contre de quelques longueurs.