Une écriture soignée, une lecture plaisante. Le lecteur est aimanté vers la fin du roman car il souhaiterait qu'enfin le mystère soit éclairci. Le mystère n'en est pas vraiment un : pourquoi cette atmosphère si pesante ? Mais plus on progresse et plus on devine que cette atmosphère quelque peu écoeurante et intrigante à la fois n'a pas de raison d'être. Elle est un fragment de réalité qui s'est coincé dans les pages. Il en découle une certaine déception. Quoi ? Nul secret ? Nulle explication au dégoût de la vie que ressentent les personnages ? Non, sauf d'être passés à côté de la vie, celle qu'ils attendaient sans saisir qu'elle avait déjà commencée.
Autre aspect dérangeant : la nostalgie d'un monde que la plupart des lecteurs ignorent : la Suisse des sixties, c'est quand même restreint, et il est difficile pour le lecteur de communier avec l'auteur dans le deuil de ce monde perdu.