Oncle Vania
7.8
Oncle Vania

livre de Anton Tchékhov (1897)

La vodka coule à flots ce soir-là chez les Serebriakov et brûle les plaies qui ne cicatrisent pas. Tous s'ennuient, comme souvent dans les fictions russes. Que faire de ce temps qui nous est donné ? Les personnages manquent d'imagination pour remplir ce temps de vie. A vrai dire, leur jeunesse est passée, enfuie et gâchée par leurs choix.
Certes la belle, la jeune Elena, éveille les passions mais elle-même sacrifie sa jeunesse et sa beauté à un vieux croulant d'intellectuel qui n'a pas fait avancer la marche du monde.
Sophia se consume pour Astrov qui feint d'ignorer la passion d'une gamine.
Oncle Vania, bien qu'usé par la vie, semble tout ignorer de l'amour qui le tourmente et qui ne trouvera pas d'exutoire.
Toute cette énergie est gâchée. Il ne reste de cette soirée arrosée que des bribes de ces monologues des cœurs.
Alors, pour attendre sagement la mort, il ne reste que le travail. Le travail pour apaiser l'amour qui mord, la jalousie qui corrompt, l'ennui qui est déjà la mort des vivants. Deux conceptions du travail s'affrontent. Vania et Sophia travaillent absurdement pour souffrir, mais Astrov a encore l'espoir que son labeur laissera une petite trace d'espoir dans le monde.

Deidarakai
8
Écrit par

Créée

le 5 juin 2020

Critique lue 142 fois

1 j'aime

Deidarakai

Écrit par

Critique lue 142 fois

1

D'autres avis sur Oncle Vania

Oncle Vania
JuLa
8

Critique de Oncle Vania

Oncle Vania se dinstingue selon moi, des autres œuvres écrites par le maître du théâtre, Tchekhov. Abordant des thèmes universaux et intemporels qui restent caractéristiques de ses œuvres, Tchekhov...

le 10 juil. 2011

6 j'aime

Oncle Vania
LIgnoranceEtLaMisere
10

Du danger de noyer sa déprime dans la vodka

« J’ai vu ces jours-ci Oncle Vania – j’ai vu et j’ai pleuré comme une bonne femme […] : c’était comme si on me sciait en deux avec une vieille scie. Les dents vous coupent directement le cœur, et le...

le 14 juin 2016

4 j'aime

Oncle Vania
Jojolapino
8

"Quand la vie réelle nous échappe, on vit des mirages. C'est tout de même mieux que rien."

Je ne sais plus très bien qui tenait à peu près ce langage : "Le thème de l'oncle Vania, c'est le thème des "petits de ce monde" dont la vie est sacrifiée au bonheur d'autrui, à un bonheur indigne, à...

le 6 mars 2020

3 j'aime

Du même critique

On ne badine pas avec l'amour
Deidarakai
9

Critique de On ne badine pas avec l'amour par Deidarakai

Tout annonce la comédie : le titre, la scène d'exposition, le projet de mariage. Et on se dirige dans l’œuvre en attendant le dénouement qu'on devine : l'heureuse union qui doit réconcilier tout le...

le 15 févr. 2019

2 j'aime

1

Comme un roman
Deidarakai
8

"La lecture ne relève pas de l'organisation du temps social, elle est, comme l'amour, une manière d'

Enseigner la littérature, drôle d'expression. Peut-on vraiment enseigner la littérature comme on enseigne une autre matière ? La littérature n'est-elle pas un choix de manière d'être, comme dit...

le 5 juin 2020

1 j'aime

Oncle Vania
Deidarakai
8

Diadia Vania

La vodka coule à flots ce soir-là chez les Serebriakov et brûle les plaies qui ne cicatrisent pas. Tous s'ennuient, comme souvent dans les fictions russes. Que faire de ce temps qui nous est donné ...

le 5 juin 2020

1 j'aime