Nous voilà plongés dans un Bordeaux underground. Ça commence par la mise à sac d’un supermarché par une bande de camés. Des corps exsangues sont repêchés dans la Garonne. A la tête des investigations le lieutenant Baron. Bon flic, plutôt cartésien alors ces rumeurs de vampire il les met de côté. Il veut vraiment retrouver ces cinglés qui assassinent impunément ses concitoyens. Hommes, femmes, enfants, personne n’est épargné. En parallèle on suit sa fille, ado mal dans sa peau et on comprendra vite pourquoi, et sa copine gothique dans une escapade nocturne jusque dans le nouveau lieu de perdition bordelais. C’est là qu’elle va croiser un quatuor infernal…
Attention, ici pas de vampire à l’eau de rose. Si l’éditeur appose la mention « pour public averti » ce n’est pas pour rien ! Oubliez le gentil vampire et bienvenu dans le monde du vice et de la déviance. Dans une interview pour le très bon site ActuSF Morgane Cassarieu explique son projet de façon très explicite : «L’élément déclencheur, explique-t-elle, c’est le succès de Twilight auprès de la population adolescente. J’ai voulu répondre en revenant à une histoire de vampire très sombre comme on savait les faire dans les années 70-90. Des vampires qui ne seraient pas des puceaux de 100 ans végétariens, jouant les boules à facettes quand on les pose au soleil… ». Pour Morgane Cassarieu qui a dévoré « Entretien avec un vampire » à 8 ans il fallait revenir aux sources.
Et c’est chose faite. L’auteur joue avec nos tripes en décrivant toutes les atrocités subies par les victimes. Rien ne nous est épargné ! On se retrouve en position de voyeur qui pourra peut-être déranger certains lecteurs. Mais le malaise ressenti sert à merveille l’histoire. L’écriture empreinte d’oralité et la multiplication des points de vue accentuent l’aspect cinématographique du roman. Il faut signaler que son récit est émaillé d’un background musical remarquable. Sexe, drogue et violence constituent les trois piliers de ce roman.