J’ai été très présomptueux, voire très prétentieux…


Je découvre dans un courrier régulier (que des initiés nomment “news”) l’image d’une femme magnifique, sculptrice et écrivain (je ne peux me résoudre d’y ajouter un "e"). Vient de paraître son livre « De terre et de chair » dans lequel elle rend compte de son travail de modelage, geste après geste. Complètement séduit et par la beauté de l’artiste et par ce que laisse présager comme bouleversements émotionnels les affres de la création artistique, je me lance et me jette à corps perdu dans la lecture de cet opus.
Fort de mes vingt années de fréquentation d’atelier de dessin et de peinture j’espère y retrouver un peu de mes exaltations passées. Partager une dernière fois, même livresque, l’émoi de la création, le bouleversement et l’agitation qui étreint quand on fait corps avec le sujet, se laisser engloutir dans le temps et l’espace par la transe qui anéantit tout…


Mais, pauvre petit bonhomme, je suis à mille lieux en deçà des expériences décrites par la jolie dame. Et elle sait user de mots (ou phrases) aux sens si abscons qu’ils me passent loin au-dessus de ma misérable compréhension :
« Approcher, sans crainte, ce qui fait la vulnérabilité et la fragilité de tout humain. La beauté est là. Dans ce sentiment d'étonnement face à ce qu'on a oublié et qui revient violemment à la conscience parce qu'on l'a sous les yeux. »
« Le modelage est une épreuve du regard. […] Les mouvements de l’âme, conscients et inconscients, se livrent à un combat au corps à corps. L’alchimie est bestiale. Elle ressemble au conflit des pulsions qui veulent à tout prix exister. »


Mon Dieu, pauvre de moi, comment ai-je pu supposer, un instant, qu’un pauvre barbouilleux amateur, même après avoir usé jusqu’à la corde quatre professeurs successifs, puisse être capable d’envisager comprendre le délire créatif d’un maître ?


Ce que j’ai compris, c’est qu’il ne servait à rien de persévérer. Aussi ne suis-je pas allé jusqu’à l’Homme de Chair.
Mais comment noter ?
Habituellement je ne mets guerre plus de 2 aux lectures interrompues. Mais là, c’est moi qui suis nul ! Je ne peux pas mettre dix non plus ! Alors, entre les deux ? Et puis c’est joliment écrit. Je ne comprends pas tout (parce que nul) mais le vocabulaire est (trop) riche et les phrases sont bien tournées… Et elle est si belle, Valérie Rossignol. Allez, sept me parait honnête.

Philou33
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le 19 nov. 2019

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