C’est générationnel (Je suis un VIEUX C…).
Je n’aime pas les histoires de cul !
Je n’aime pas les histoires où on « fait l’amour » comme d’autres font des cauchemars.
Mais, à en croire l’auteure, aujourd’hui, les histoires d’amour sont des histoires de cul et au lieu d’aimer, on « fait l’amour » ou mieux, on baise ! Ou, à la rigueur, on viol !
Alors ce livre épouse la couleur du temps, il est tout à fait “dans le vent”. Malheureusement, comme l’a souligné si judicieusement quelqu’un : « Ce sont les feuilles mortes, qui sont dans le vent ! »
Loin de donner la parole aux femmes sur des sujets aussi graves que les abus sexuels, il nous entraine dans un ramassis de banalités stéréotypées et de poncifs qui laissent à penser que l’auteure a seulement souhaité sortir un livre qui suit la mode du moment en le glissant dans les listes de rentrée littéraire d’automne… un bandeau sur la couverture serait le bienvenu !
Si Olivia de Lamberterie trouve que "c'est un livre très intelligent" et si Jean-Claude Raspiengeas a adoré, lors du « Masque et la Plume » du 28 aout 2019, Nelly Kapriélian estime que c’est "une arnaque" et quant à Frédéric Beigbeder il trouve que c'est cliché, que c'est idiot, que les dialogues sont débiles, les personnages caricaturaux, qu’on dirait un épisode raté de « Faites entrer l'accusé ». Pour ma part, je me suis plutôt retrouvé, dès le début, dans un épisode de cette série particulièrement nauséabonde qui s’appelait « Dix-pour-cent ».
Je n’ai JAMAIS vu ça (je n’ai sans doute pas vu grand-chose) ! Les cent premières pages sont consacrées à la présentation des personnages, maris, femmes, amants et maîtresses, fils et fille… mais c’est d’une lourdeur, d’une banalité, d’une médiocrité… d’un ennui ! J’ai bien failli fermer définitivement le livre car le temps qui me reste est précieux mais une rapide recherche m’a conseillé de poursuivre.
Alors, une fois que l’on a fait connaissance avec ce joli monde qui, comme mentionné plus haut, n’a que deux obsessions rester à son poste, ou écarter un rival, ce qui revient au même, et LA BAISE. Et, suivant sa position hiérarchique, conjuguer les deux : copuler pour rester à son poste ou pour progresser !
Alors quoi d’étonnant qu’un jeune homme ambitieux et dynamique, élevé dans cette ambiance, habitué à “Tout, tout de suite” et à ce qu’on ne lui résiste pas entraine une pauvre fille, qui n’ose pas dire NON, et abuse d’elle ?
Si malgré tout vous lisez ce livre (soit j’arrive trop tard, soit je ne suis pas assez convainquant), je vous recommande la fin : Si c’est ça la baise de demain ? Autant se flinguer tout de suite !
P.S. : Il me revient à l’esprit le livre de Yamina Benahmed Daho « De mémoire » que j’ai lu en mars de cette année, histoire adaptée d’une tentative de viol subie par l’auteure et racontée avec ses tripes et beaucoup de pudeur. Ma critique (92 vus) n’est pas bonne car je n’ai persuadé personne à lire ce livre remarquable. Je suis seul à l’avoir noté. Il est vrai que l’auteure ne cherchait pas la notoriété mais voulait simplement témoigner et sans doute pratiquer une certaine thérapie.
P.S.2 : Je viens d’apprendre que ce livre viens d’être couronné par le Goncourt des Lycéens ! Comme dirait Beigbeder : " Les bras m'en tombent" !
Justement, j’ai un petit-fils de seize ans, en première, je lui en ai touché deux mots, il y a quelques jours. Nous faisons fonds de liseuse en commun. Il se retrouvera avec ce livre sur la sienne et je lui ai recommandé de ne pas le lire, ce n’est pas pour lui, mais qu’il fallait qu’on en parle car le sujet est important. Je pense que l’on peut développer les relations garçons/filles ou hommes/femmes sans prendre comme exemple cette société immonde et dépravée qui a perdu tout sens moral “normal”. Qui confond aimer et “faire l’amour”. Et je ne crois pas être d’une pudibonderie extravagante ni aux ordres d’un quelconque dictat religieux.