Au coeur du désert de Mojave, les Pinnacles, des élévations rocheuses qui sont sources de mystère et de mysticisme. Plus que les nombreux personnages qu'il peuplent Dieu sans les hommes (notez le pluriel du titre original, Gods without Men, qui aurait dû être conservé), c'est ce paysage qui tient la vedette dans le dernier roman de Hari Kunzru. L'intrigue est chorale, déconcertante, les époques s'entrechoquant entre elles de 1778 à 2009, avec un récit qui refuse toute linéarité chronologique pour ajouter au chaos ambiant. A travers plusieurs épisodes, ou la raison se perd, où le fantastique s'insère, l'auteur raconte tout un pan de l'histoire de l'Amérique, symboliquement. Avec la profusion d'intrigues, il est facile de s'égarer dans ce désert aride que même les dieux semblent avoir abandonné. Fort heureusement, le romancier met peu à peu en avant une de ses nombreuses histoires, celle d'un petit garçon autiste perdu dans cet environnement et, de façon concomitante, le déclin de l'amour qui unissait ses parents, jusqu'aux confins de la folie. Dieu sans les hommes n'est pas, à proprement parler, un livre de SF, il en épouse certaines codes, mélange étrangeté et réalisme dans un récit aux multiples ramifications temporelles où tout est dans tout, et réciproquement. Une sorte de trip halluciné qui demande un bel effort de concentration au risque d'être largué corps et âme dès le premier tiers du livre.

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le 10 févr. 2017

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