Tu t'en doutes la couverture genoudocrouges était faite pour m'aguicher, tel un moustique sur un néon, je me suis collé au roman qui a eu pour conséquences de m'empêcher de faire autre chose pendant toute une nuit.
Dora ou Ida, ado rebelle. Jusqu'ici on s'en fout un peu, on sent qu'on va se bouffer l'histoire d'une punkette bourgeoise qui dégueule son mal être, version clichée de l'adolescence 2010. On imagine Despentes rigoler, Lolita Pille regretter la bonne époque...Et PAN, tu retrouves le style de Palahniuk. De ses meilleurs romans je veux dire. La gosse est douée d'une culture qui fait écho aux connaissances du gourou de Survivant. Surdouée mais surtout paumée, enfant aux vannes qui tapent là où ça blesse fort.
J'me suis délecté de la relation qu'elle a avec son psy. Un certain Sig Freud (tu connais ?) et de son rival charismatique, un beau grisonnant répondant au nom de Jung (bon t'as compris là ?). Les amis dont Dora/Ida s'entourent sont les meilleurs copains du monde. Une indienne aussi belle que dévastatrice, un homo roux se faisant appeler Little Teena, un trav rwandais, et Ave Maria qui passe sa vie à chanter aux moments les plus funky qu'on puisse vivre. Joyeuse bande d'écorchés vifs qui remplace les Pez par des amphétamines.
Dora violée par le meilleur pote de son père, qui lui fornique avec la femme du meilleur pote. La maman défoncée aux médocs. Voila pourquoi Ida se transforme en Dora quand elle craque.
L'auteur, enseigne entre autre le féminisme, ça vous donne une petite idée de la voix du bouquin. Je m'en suis pas (du tout) vraiment remis. Elle écrit comme certains se font des rails de coke que je baptise les TGV (Tartes à Grande Vitesse). Finalement on est loin des clichés qu'on a l'habitude de voir en ce qui concerne les ados, surtout les ados gonzesses. (d'ailleurs allez vous faire foutre avec vos genres).
Je salue l'effort de traduction, c'est pas donné à tout le monde de pouvoir transcrire des passages aussi glauques, drôles et qui font références à la génération post Ellis.
LE cri lancé par une muette. J'vous laisse découvrir ce conte, pour ma part l'orgasme littéraire est encore là et je suis prêt à l'partager quand tu veux.
Putain.