Anne Perry est une conteuse, elle nous entraine ici, au début du moyen âge à Byzance, avec pour enquêtrice une jeune médecin, travesti en eunuque, qui cherche à faire innocenter son frère. Religion (conflit Orthodoxe et Catholique), Politique (ingérence de différentes nations tels Venise, Rome et France), espionnage, vengeance et guerre (préparation) seront les éléments de ce roman. Plus encore que pour sa série des Pitt, Anne Perry met en scène des lieux, des personnages et des psychologies qui prennent rapidement le dessus de l’enquête policière, mais c’est aussi un bon moyen de maintenir le suspens de l’histoire. Le défaut principal du roman, qui tire plus du côté d’un ‘thriller’ historique que du roman policier, est sa relative lenteur, mais qui est nécessaire pour poser les bases du contexte (rigoureusement exacte du point de vue historique) et les liens et motivations des nombreux personnages. Ce roman me fait penser à « l’étrangleur de Cater Street », dans lequel l’enquête servait plus de prétexte à une mise en place de situation tant pour les personnages que pour le contexte. Il est donc normal que le récit n’est pas un rythme proche des thrillers plus classique, nous sommes plus sur une introduction. Mais ce manque de rythme sur un pavé conséquent de 740 pages, pourrait rebuter certains.