Une énième variation autour des aventures de Sherlock Holmes l'opposant cette fois-ci au meurtrier le plus énigmatique et violent que Londres ait porté en son sein : Jack l’Éventreur. D'entrée de jeu, on s'attend à une enquête des plus rocambolesques dans la mesure où Holmes, personnage de fiction contemporain du célèbre assassin, n'a évidemment pas pu investiguer sur l’Éventreur. En revanche, on pouvait s'attendre à un exercice de haut vol des plus excitants : Sherlock Holmes aurait-il pu découvrir qui se cachait derrière les meurtres atroces de Whitechapel?


Ecrit à la 1ère personne, comme il se doit dans lorsqu'il s'agit du 221b, le récit de cette enquête passée sous silence est narrée (et révélée) a posteriori par le bon Dr Watson, dont l'auteur fait un personnage très romanesque, aux prises avec les turpitudes d'une existence contrariée. On s'étend à outrance sur les états d'âme de Watson, revenu au 221b après que son épouse, malade, ait déserté le foyer, tandis que la peur s'empare de Londres et que Holmes semble déraisonner.


Si l'on sent l'application de l'auteur a nourrir son roman de références exactes à l'affaire de l’Éventreur et de clins d’œil non moins pertinents aux écrits du canon, déborde aussi son besoin immodéré "d'aligner" celles-ci, mêlant dans un puzzle étourdissant les diverses "fausses pistes" vraisemblablement explorées lors de la véritable enquête, et protagonistes plus ou moins dispensables (Lestrade, Wiggins, Wendy, Mary...). Tout se mêle alors dans un patchwork maladroit, et parfois agaçant, nous baladant de cul-de-sac en fin de voie abrupte : sciences occultes, charlatanisme, rivalités médicales, travaux du métropolitain... En vérité, passé un certain cap, on commence à se dire que l'affaire est moins complexe que nos deux héros tournés en ridicule car tenus en échec d'une manière qui paraît presque factice. Dés lors, on se désintéresse presque de savoir qui - si on l'apprend un jour - a commis ces meurtres, et pourquoi. A cet égard, le dénouement peinera à convaincre, je le crains, m'ayant moi-même plongé dans un abîme de perplexité.


Un essai louable et appliqué, mais dont la construction paraît trop brouillonne, trop inégale pour susciter un intérêt constant et une réelle addiction.

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le 11 mai 2015

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AshtrayGirl

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