A l'origine série de 8 nouvelles, le "vrai" Cycle de Fondation (c'est à dire sans les rajouts Fondation Foudroyée & Terre et Fondation raccordant malhabilement le cycle Fondation et le cycle des robots) est un pilier de l'âge d'or de la littérature SF américaine.


Le Cycle de Fondation, bien que monumental dans son scénario racontant la chute d'un empire galactique sur des centaines d'années et l'influence grandissante d'une mission scientifique tentant de limiter les dommages collatéraux, est extrêmement simple d'accès. Pourvu d'une écriture sans fioritures, fonctionnelle, Fondation possède des caractéristiques uniques pour l'époque, peu reproduites encore aujourd'hui.


Tout d'abord, l'histoire s'étale pour l'ensemble du cycle sur des centaines d'années. On n'a pas le temps de s'attacher aux personnages qu'ils ont déjà disparu, emporté par le temps. Les figures sont fugaces, la Fondation reste. C'est elle et elle seule qui fait le liant entre ces courts récits.


Ensuite, conséquence directe du premier point, il n'y a aucun héros en tant que tel. Ou plutôt si. Il y a un héros qui disparaît dès les premières pages tournées : Hari Seldon, l'inventeur de la psychohistoire. Sous sa gouverne, tous les autres personnages sont des pions, des intervenants faussement actifs, fluidifiant les rouages du "plan" tracé par le père de la psychohistoire.


Enfin, s'il n'y a pas de héros, il n'y a du coup pas de méchant. Les opposants se révèlent être au final des accélérateurs du plan plutôt que des freins. Le cas du Mulet lui même est à envisager avec circonspection. Il n'est pas tant un "méchant" qu'une anomalie. Son apparition reste un épiphénomène (le plus intense et le plus passionnant du cycle, il s'entend) qui fait vaciller Hari Seldon de son piédestal mais ne réussit pas à mettre à bas la machinerie déclenchée en tout début de cycle.


Fondation, au delà de son statut culte dans l'âge d'or de la SF, est un cycle passionnant, parce qu'il nous questionne sur le libre arbitre, sur la capacité d'un être à modifier le cours du destin de l'humanité, sur l'insignifiance de l'individu par rapport aux masses.
Pirouette absolue, c'est la volonté d'un seul homme, Hari Seldon, armé de sa seule science psychohistorienne (conglomérat de sciences humaines, de statistiques et de connaissances cognitives), qui parvient à canaliser toutes les actions individuelles à venir, à rendre nul et non avenu tout futur danger de desctruction de son "plan".


Une belle oeuvre de SF assurément. Si vous accrochez, vous ne pourrez que difficilement résister à l'envie lire les suites... Gardez à l'esprit qu'elles ont été écrites trente ans plus tard et qu'elles sont d'une qualité scénaristique moindre, nulle si on a pas lu le cycle des robots au préalable.


Critique Fondation et Empire, tome 2

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le 6 oct. 2011

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Hypérion

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