Bon, partons d'un constat simple pour commencer : j'adore les dinosaures. Depuis tout petit.
Deuxième constat : j'ai déjà rêvé plusieurs fois, dans mon sommeil, que j'étais coursé par des chevaliers en armure sur des dinosaures (ne me jugez pas).
Avec pareil préambule, on se doute aisément que lorsque ce bouquin m'est tombé sous les yeux, j'étais déjà plus qu'intéressé par le concept. Toutefois, il allait falloir que l'objet soit à la hauteur de mes attentes aussi. J'aime bien les dinosaures, mais faut pas que ce soit juste un prétexte non plus.
Alors qu'en est-il ?
On a donc à faire à un roman de fantasy, où les dinosaures côtoient les humains, et où une partie d'entre eux a même été domestiqué. Utilisés pour leur viande, comme animaux de trait, de bât ou de monte, les plus sauvages d'entre eux continuent de représenter une sérieuse menace pour le bétail et les Humains, bien sûr !
Le monde, La Nueva Europa , ressemble clairement à l'Europe médiévale des XIIe - XIIIe siècle, mêlant allègrement France, Angleterre, Russie, Allemagne et Espagne en un gloubiboulga proche du Saint Empire Romain Germanique (l'Empereur y est élu, comme dans le vrai monde de la réalité véritable).
On y trouve aussi un pape, des luttes théologiques et politiques s'articulant en partie autour d'hérétiques prônant amour et pacifisme (et qui ne sont pas sans faire penser aux cathares), mais aussi autour des habituels jeux de pouvoirs qui se jouent dans l'ombre du trône impérial. Un monde pas tellement original donc, si on excepte la présence des dinosaures.
Heureusement, le roman se rattrape sur ses personnages et sur son utilisation des dits dinos. En effet, les personnages principaux sont plutôt réussis. Le récit navigue entre différents narrateurs : la princesse Mélodia, fille aînée de l'empereur, dont on suit la vie au sein des courtisans de la cour impériale, au milieu des intrigues ; Rob Korrigan, un maître des dinosaures, un peu barde aussi, engagé pour retrouver un légendaire chef de guerre et le ramener auprès d'employeurs potentiels ; Jaume del Flores, capitaine d'un ordre de chevaliers dinosaures, fondateur de la doctrine hérétique sus-mentionnée, amant de la fille de l'empereur et capitaine de ses armées et Le duc Falk, un arriviste aleman (pour reprendre la terminologie du roman) qui intrigue contre l'empereur et convoite sa fille.
Ces figures, assez différentes, sont agréables à suivre (bon, peut-être moins Falk pour être honnête) et bénéficient de la plume plutôt convaincante de Victor Milan qui leur offre de jolies scènes, et des dialogues tantôt drôles, tantôt graves très réussis.
Et les dinos me direz-vous ? Et bien l'auteur a la bonne idée de ne pas trop les utiliser d'une part, et de les utiliser intelligemment d'autre part. Ils sont juste assez présents pour qu'on ne les oublient pas et pour s'intégrer parfaitement au décor.
Leur utilisation à la guerre ou en tournoi est très bien pensée, et les scènes d'action sont très impressionnantes et prenantes. Ce livre est un premier tome (sur combien, mystère ? Pas trop j'espère), et se finit sur quelques cliffhanger bien sournois laissant la majeure partie de ses protagonistes dans des situations bien tendues.
Ne dirait-on pas que je suis bon pour lire la suite un de ces jours ?
J'ai bien peur que si...