Un pamphlet daté
Pour entrer sans heurt dans la lecture de ce nouvel opus mi-pamphlétaire mi-scientifique d’Emmanuel Todd, mieux vaut admettre d’emblée comme postulats quelques propositions qui resteront, du point de...
Par
le 3 oct. 2022
2 j'aime
Il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ce livre plein d’humour relatant une expérience d’enseignement tout à fait atypique. Pendant quatorze ans, un professeur de grec s’est retrouvé dans un lycée dit défavorisé, face à des élèves peu familiers des esprits rudes, et parmi des collègues peu amènes envers les esprits indépendants. Soucieux d’abord de ne pas perdre, avec le fatidique quota de trois élèves, la possibilité d’enseigner sa matière de prédilection, Augustin d’Humières s’est pris au jeu du démarchage de nouvelles recrues dans les collèges des alentours. Le succès de ces cours, mesuré tant à leur étonnante affluence qu’à la transformation des élèves, a conduit l’enseignant vers une entreprise de théâtre tout aussi audacieuse en dehors des murs et des horaires du lycée. Le récit de l’enseignant alterne avec des portraits d’élèves, d’enseignants, d’acteurs ou d’hellénistes, dressés par la journaliste Marion Van Renterghem. L’ensemble laisse apercevoir en filigrane une institution éducative pour le moins inquiétante, qui a érigé le défaitisme en système, à travers son jargon, ses codes, ses modes de rétribution et de sanction. Pour autant, il n’entre dans ce livre aucun fatalisme ; bien au contraire, on y propose de prendre au sérieux les possibilités d’élèves qui n’ont jamais cru en eux-mêmes, et en qui personne n’a jamais cru, et d’accepter ainsi un chemin de progrès assurément difficile, mais effectif.
Créée
le 31 mai 2018
Critique lue 57 fois
1 j'aime
Du même critique
Pour entrer sans heurt dans la lecture de ce nouvel opus mi-pamphlétaire mi-scientifique d’Emmanuel Todd, mieux vaut admettre d’emblée comme postulats quelques propositions qui resteront, du point de...
Par
le 3 oct. 2022
2 j'aime
Après Stendhal et les premières pages du Rouge et le Noir, Proust et son Sur la lecture, ou encore Ray Bradbury et son roman Fahrenheit 451, Charles Dantzig s’inscrit dans une vieille et glorieuse...
Par
le 31 mai 2018
2 j'aime
Ou du moins ce qu’il en reste, non plus vingt ans après, mais trente cette fois. Seul d’Artagnan est toujours au service de sa Majesté, le tout jeune Louis XIV. Et encore lui donne-t-il sa démission...
Par
le 30 mai 2018
2 j'aime