Je déteste la Chine. Et plus largement : je déteste toute l'Asie. C'est un continent qui ne m'attire pas du tout. D'une part parce qu'il me semblait qu'on y lisait que des mangas. D'autre part parce que je n'aime pas les sushis. Bref, j'avais prévu de ne jamais rien lire qui pouvait concerner, de près ou de loin, sauf Mulan à la limite, ces contrées éloignées et sans intérêt parce qu'éloignées.
C'était sans compter sur ce roman. Oui, je croyais détester la Chine. Mais je ne connaissais pas la Chine. Les stéréotypes que j'en avais confinaient à un lexique anti-poétique. Or, avec Shan Sa (avec ce livre que j'ai acheté d'occasion et par dépit) j'ai compris que, même en Chine, il pouvait être plaisant de voyager, non seulement dans l'espace mais dans le temps. Ça faisait longtemps que je n'avais pas, grâce à la littérature, découvert.
Aujourd'hui je le dis (même si ça fait fan d'animes), j'adore les saules pleureurs et les cerisiers et les temples et les empereurs et la calligraphie et ... Peut-être, qui sais ?, irais-je jusqu'à lire à nouveau un roman sur ce continent jadis haï.
Impératrice a été pour moi une fenêtre, un miroir et une remise en cause.