Japon, société camisole de force par Coulis
Immense succès lors de sa sortie dans l'archipel, Japon, société camisole de force est le témoignage assez intéressant d'un haut fonctionnaire du ministère de la Santé au Japon au début des années 1990. Après avoir séjourné près de dix ans aux États-Unis, Miyamoto revient au Japon et se heurte à toutes les règles implicites de la société japonaise : beuveries organisées, machisme exacerbé, administration kafkaïenne, gérontocratie parlementaire. Plutôt bien écrit, le livre prend son intérêt surtout lorsqu'il décrit les mécanismes de l'administration japonaise, les jeux de pouvoir qui y règne et le désenchantement général lié à la politique nationale.
Toutefois, les années passées aux États-Unis ont sérieusement influencé l'auteur et pas uniquement sa conscience sociale. Assez ironiquement, Miyamoto chante les louanges du libéralisme, de la privatisation des hôpitaux et le désengagement de l'État. L'étouffement, puisqu'il est question de "société-camisole", du Japon semble toujours venir des vieillards à la tête de l'état et du "groupisme" typiquement japonais mais jamais de la société émergente de l'après Seconde Guerre mondiale imposée par l'ami américain.
Un livre intéressant, ne serait-ce que pour le témoignage qu'il apporte, mais à prendre avec un peu de distance.