De l’ouverture du livre jusqu’à sa fermeture, il n’y a vraiment pas long feu. L’écriture est simple, très fluide, et le découpage des chapitres alternant point de vue d’Elsa et point de vue de Thibault fait que les pages se tournent très, très rapidement. Thibault est un garçon perdu. Perdu entre ce qu’il devrait avoir, ce qu’il voudrait avoir et ce qu’il n’a plus. Tourmenté parce que son frère est à l’hôpital et qu’il lui en veut au point de le détester, parce que sa mère est désemparée, parce que ses amis réussissent à fonder la famille dont il rêve, parce que ses pensées ne se tournent que vers une femme dans le coma. Je dois dire qu’il a réussi à m’émouvoir, même si j’avais parfois envie de l’étouffer avec son livre-dont-vous-êtes-le-héro et d’arroser son cadavre à grand coup de jus de poire (mais ça, c’est uniquement dû à l’effet rabâchage, il faut que je me calme). Elsa, elle, est contrainte à seulement écouter ce qui se passe autour d’elle, sans jamais pouvoir y répondre. L’histoire, même si elle semble peu convaincante parce que peu probable, a réussi à me faire espérer. Et je pense que c’est justement cet espoir qu’est l’essence même du bouquin. J’ai même réussi à imaginer, non pas comment ils peuvent tomber amoureux, mais pourquoi ils s’attachent l’un à l’autre. Ils sont l’un pour l’autre, la seule échappatoire du quotidien, le seul point d’attache auquel s’accrocher pour avancer.
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