une domesticité française

L'attention, au hasard des étals des bouquinistes nous ont permis de trouver ce livre alors que nous avons acheté celui Margaret Powell sur la condition de domestique de cuisine en Angleterre juste avant.

Entrer en condition en France ou en Angleterre, est-ce similaire? Malgré des conditions sociales, et des cultures différentes, il s'avère qu'entrer en condition des deux côtés de la Manche avaient des ressemblances étonnantes: un statut précaire à dépendant de la personnalité des employeurs, une disponibilité de tous les instants, un travail pour le moins ingrat, parfois humiliant.

Ici, c'est l'enfant des Jean et Yvonne qui raconte leur histoire. Lui-même n'a que peu connu ses parents parce qu'il a rapidement été en nourrice à Barbizon alors que ses parents habitaient la moitié de l'année à Paris. Ses parents travaillaient dans deux maisons différentes et sa mère ne pouvant l'élever dans la maison dans laquelle elle était (les employeurs ne supportant pas les enfants de leurs domestiques, ne faisant même pas mine de comprendre leur désir d'enfant).

Le ton est moins troussé que celui de Margaret Powell, plus neutre.

Entrer en condition des deux côtés de la Manche, c'est découvrir bien souvent l'iniquité d'être au service de bourgeois (grands ou petits), un travail ingrat payé une misère.

A noter dans les deux ouvrages, la même expérience humiliante: le devoir de présenter le journal ou tout autre objet sur un plateau d'argent afin que l'objet ne soit pas donné de la main à la main.

Et dans ce livre une postface sur l'émergence de cette condition de misère qui s'est développée au XIXème siècle.