« J'aime la nuit.
Parce que vous dormez et que je veille.
Parce que votre sommeil m'offre une solitude sans tristesse. »
http://attrape-mots.blogspot.fr/2016/11/chronique.html
Mon avis sur ce livre est assez paradoxal, car si j'ai eu du mal à lire ce roman, et que j'ai souvent perdu le fil de ma lecture, je suis, malgré tout, ressortie de cette "Journée exceptionnelle" à la fois charmée et frissonnante.
« La nuit espère, la nuit pleure.
La nuit tangue, l'homme vacille, c'est tout. »
La plume d'Agnès Michaux est prodigieuse et sublime. Je n'ai pu m'empêcher de relever de très nombreuses citations qui m'ont envouté par leur beauté pure et simple. Pourtant, ce style d'écriture recherché et très poétique, peut être un peu trop lourd parfois ; et en alourdissant le récit, il m'a quelques fois fait décrocher de ma lecture. On ne peut tout simplement pas lire ce livre d'une traite (comme j'ai d'ailleurs la mauvaise (?) habitude de faire), il faut savourer les mots, les laisser se fondre en nous...
« Là-bas, personne n'y est jamais allé. C'est loin. C'est en face. En face, c'est toujours loin. La faute à la mer. »
Une douce mélancolie se dégage de ce livre, créant une atmosphère feutrée, douceâtre qui nous berce autant que nous fait frissonner. A l'image du spleen baudelairien, l'auteur nous parle d'un amour brisé, et de la lente agonie d'un écrivain qui a perdu sa muse - donc tout.
Ce livre, tout en sensibilité, tout en frisson, vous mettra le vague à l'âme. Je le conseille vraiment aux amateurs de poésie, qui veulent, l'espace d'un moment, bercer leur âme de mots et de maux magnifiés. Mais attention, on perd vite pied dans ce tourbillon d'émotions et de sensations....
« Il suffit d'un rien pour désaxer un être.
Mais pas de plainte. La plainte est plus honteuse que la chute.
C'est de Pétrarque. J'ai toujours aimé Pétrarque. Alors, faisons comme cela, comme il dit, tombons mais ne nous plaignons pas. »