Le Coin des Libraires - #4 Kaleb tome 1 Myra Eljundir
Kaleb ça raconte quoi ? Kaleb est le protagoniste, il a 19 ans et vit chez son père en France, leur relation n'est pas génial, ils se parlent très peu, ils ne s'entendent vraiment pas très bien. Pourtant on sent bien dès le début qu'il y a un fort sentiment entre les deux, surtout que la mère de Kaleb est décédée en couche, il ne l'a donc jamais connue. Au début l'histoire est plutôt banale, un jeune homme qui vit avec son père, ils ont beaucoup déménagé sans raison. Et puis en cours, Kaleb s'énerve, il ne se contrôle plus, il frappe presque à mort l'homme contre qui il se battait. Que s'est-il passé ? Pourquoi a-t-il réagit de cette façon ? A partir de là, on se plonge dans l'histoire de cet homme en quête d'identité, commence un chemin qui sera long et douloureux.
On suit une histoire parallèle à celle de Kaleb, des scènes dans une base secrète entre un colonel et son assistante. J'ai particulièrement aimé ces passages. Pourquoi ? Parce qu'on ne sait rien, on se demande durant tout le roman qui ils sont, pourquoi ils font ça et surtout qui sont-il pour notre héros ? Peu à peu, on nous donne quelques indices sur eux, La Sentinelle, c'est-à-dire un Enfant du volcan. J'ai lu pas mal d'avis dessus, soit on aime, soit on n'aime pas. J'étais quasiment certaine que j'allais aimer, le synopsis paraissait trop génial. Pourtant, contre toute attente j'ai été hyper déçue du début, j'ai eu trop de mal à rentrer dedans, principalement à cause du style de l'auteure qui me gênait vraiment à certains moments. Finalement, ma curiosité l'a emporté, je me suis laissé transporter par cette histoire mythique de ce jeune homme, cet Enfant du volcan qui possède le don d'empathie. Pour moi, il n'est pas à prendre à la légère, certaines scènes peuvent vraiment choquer d'un point de vue psychologique, je pense aux scènes de torture. Je crois d'ailleurs qu'il est déconseillé pour les moins de 15 ans, chose étrange pour un roman. L'auteure reste très bonne, dès qu'on entre dans l'histoire, on en sort plus, on ne souhaite qu'une chose : connaître le dénouement de cette fabuleuse histoire.
Ce que j'ai le plus aimé c'est que le mythe soit relié à l'Islande, j'ai trouvé ça très ingénieux, étant une culture qui est très rarement abordée. J'ai vraiment apprécié les liens qu'elle a pu faire avec les phénomènes naturels (comme le volcan de Eyjafjöll). L'histoire a une place très importante dans ce roman, place qui ne cesse de grandir au fil des pages, j'ai trouvé très astucieux d'expliquer la peste comme elle l'a fait (je ne veux pas raconter l'histoire...), en tout cas pour moi ça fonctionne parfaitement grâce aux personnages que sont les jumeaux Armstrong. Ce qui est particulièrement génial dans ce roman, c'est la façon dont on ressent les choses, les émotions qui nous traversent durant les péripéties de notre héros, ces émotions confèrent aux lecteurs un réel pouvoir d'empathie, on se place directement en personnage extérieur qui voit tout, entend tout, et qui surtout partage les peines des personnages comme la fin déchirante entre Kaleb et son père qui personnellement m'a coupé le souffle notamment à cause de la dureté de certaines paroles.
Evidemment il y a un mais, tout est beaucoup trop facile sinon, ce qui m'a dérangé dans ce premier tome, c'est le personnage de Kaleb, cet homme un peu bad boy qui sait qui plaît et qui en use. Bon, ça à la rigueur je peux supporter, par contre ce que je n'arrive pas à comprendre c'est pourquoi Myra Eljundir essaie de nous faire détester Kaleb ? Il passe son temps à brise les gens, à profiter d'eux jusqu'à ce qu'il ne puisse plus rien en tirer. Après ça, on a le droit à un discours qui revient durant tout le roman : Kaleb et sa culpabilité. Il regrette de faire le mal et décide de faire le bien. Le seul problème c'est que dès le chapitre suivant il recommence à faire le mal et alors on se dit : Quel est l'intérêt d'écrire quelques pages sur le fait qu'il veuille se racheter si ce n'est absolument pas le cas ?
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