Un joli pavé de près de 650 pages, organisé en 6 livres et dont les deux premiers constituent une sorte de préambule à l'action principale qui se déroulera sur une planète nommée Bienvenido, mais dont l'enjeu s'avérera beaucoup plus universel, pour ne pas dire cosmique.


Hamilton y décrit un cosmos au sein duquel l'humanité a atteint (aux corrections relativistes près) l'an 3325, ainsi qu'un niveau de développement technologique qui lui confère un statut que l'on pourrait qualifier de divin ou du moins d'omnipotent : quasi-immortalité, possibilité de chargement des données cérébrales dans un nouveau corps et bien sur vol intergalactique. Cela a permis à l'humanité de constituer un empire galactique, dénommé Commonwealth (sans doute l'origine britannique de l'auteur). Space Opera, donc, d'autant que d'autres espèces ou entités extraterrestres ont été rencontrées, parmi lesquelles le mystérieux Vide dont il sera largement question dans le roman : celui-ci n'étant ni plus ni moins qu'une structure spatio-temporelle qui modifie considérablement les propriétés physiques de ce que l'on pourrait appeler sa zone d'influence.


Pour autant, l'essentiel de l'action se déroule sur la planète Bienvenido, dont - du fait de l'influence du vide - le niveau de développement technologique est peu ou prou celui de notre 19ieme siècle (avec toutefois quelques facilités télépathiques et télékinésiques en sus), et qui héberge une société humaine dont l'organisation est à l'avenant. Et l'on va y suivre les péripéties d'un groupe de meneurs révolutionnaires, décidés à renverser le régime (planétaire) en place, régime qui défend les intérêts d'une classe dominante et se caractérise par une administration particulièrement pesante et inefficace (on pourrait se demander là aussi si cela ne provient pas de l'origine britannique de l'auteur !). On passe ainsi assez curieusement d'un Space Opera somme toute plutôt classique à la narration de la préparation puis de l'exécution d'une révolution, cela dans une perspective complétement léniniste. Révolution qui ressemble à s'y méprendre à la Révolution d'Octobre, et dont la conclusion (même si elle est quelque peu transcendée sur un plan galactique) pourrait d'ailleurs justifier le titre de l'ouvrage, conclusion dont on aura donc compris qu'elle n'incite guère à l'optimisme.


Et c'est le contraste entre les deux genres qui constitue la principale originalité de "l'abîme au delà des rêves". Pour le reste, le roman est à mon avis plutôt bien ficelé, écrit de façon simple et intelligible, en dépit de quelques longueurs, notamment en début de seconde moitié. On peut mentionner également le personnage de Nigel, qui a donc atteint ce fameux niveau d'omnipotence humaine , et dont l'ego en est bien évidement affecté, mais qui conserve malgré cela une forme d'humanité et d'empathie. Les autres protagonistes, même s'ils sont plutôt bien croqués, restent assez proches des archétypes du (des) genre(s).


Un scénario solide et de l'action : cela en fait un roman plutôt sympa à lire, même si son caractère métaphysique ou simplement philosophique est un peu décevant en regard des thèmes ambitieux qu'il aborde.

Marcus31
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le 9 août 2016

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D'autres avis sur L'Abîme au-delà des rêves - Les Naufragés du Commonwealth, tome 1

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