Ce roman est sans doute celui que j'ai préféré, pour l'instant de la sélection du Goncourt.
Disons que Agnès Desarthe arrive simplement à capter ce qui fait les aléas de la vie, ce qui nous fait dévier d'un chemin qui peut sembler tout tracé et surtout à susciter une certaine mélancolie chez son lecteur.
On suit donc une femme depuis ses quatre ans et la déclaration d'amour d'un petit garçon assis devant elle jusqu'à sa vie de femme adulte, mariée, avec des enfants. Et il y a quelque chose d'assez juste qui se dégage du récit, que ça soit lorsqu'elle est adolescente et amoureuse ou bien plus tard lorsqu'elle lit le journal avec son mari...
Stylistiquement elle n'en fait pas trop, c'est fluide tout en arrivant à capter l'émotion du moment. Ce qui fait qu'on arrive à être empathique avec l'héroïne et que ce qu'elle ressent arrive assez souvent à résonner chez le lecteur. Quelque chose d'assez universel en somme... La maladie, la perte d'être cher, être amoureux, des petites choses simples...
Malheureusement j'ai senti un petit coup de mou vers les deux tiers du roman me demandant tout simplement ce qu'elle voulait raconter de plus, où elle voulait en venir. Elle venait de raconter une scène très émouvante avec la mort d'un personnage et ce que ressent son mari à ce moment là. Un truc terrible... et après... ben... tout ça semble un peu fade et inconséquent... jusqu'au passage où elle reparle de sa mère, tire un bilan sur sa vie, celle de ses sœurs qui encore une fois arrive à être assez juste et mélancolique.
Bref, un petit roman bien sympathique sur les surprises, bonnes ou mauvaises que réserve la vie.