L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S.Spivet est certainement un livre particulier, dans lequel les colophons envahissent les pages.
Ce bon Reif a voulu écrire un roman, mais un roman qui est aussi un atlas et la somme de toutes les connaissances du héros – ou de l’auteur...?
Le héros c’est TS Spivet un garçon de douze ans qui écrit partout avec l’esprit taxonomique d’un Linné aussi jeune qu’américain. Je ne le compare pas à Linné par hasard, en effet le portrait du naturaliste suédois est accroché au-dessus de la cheminée du ranch du Montana où vit la famille, une famille dans laquelle les parents sont suffisamment absorbés et immergés dans leurs propres faiblesses pour ne pas se soucier de la recherche de liberté et de l'esprit d'aventure de leurs enfants.
On retrouve tout dans les marges des pages, qui, de ce fait est plus large qu'un livre normal. On y retrouve des dessins, des cartes, des photographies, des lettres, un bref historique du fil téléphonique de la famille Spivet, une représentation fractale de la division continentale, un plan pour jeter un homme de l'Empire State Building, et un croquis de certaines phases des schémas de calvitie....
On retrouve aussi des tableaux représentant le niveau phréatique, un graphique de la danse d'écholocation des chauves-souris Yuma ( Myotis yumanensis ), un rapport d'autopsie, des schémas de diaphonie, une représentation figurative de la Danse hongroise no. 10 de Brahms, un tableau des allures du protagoniste, des dessins des différents types de wagons de marchandises, comment positionner les mains pour former l'ombre du moineau, etc. etc.
Tout cela en suivant le protagoniste qui s'enfuit de chez lui pour rejoindre la Smithsosian Institution de Washington , son Eldorado personnel, son Alaska mental, pour lequel il part à l'aventure dans sa propre ruée vers l'or spéciale .
C’est un capharnaüm,
cela pourrait être remarquable,
ce n’est hélas qu’un un non-chef d'œuvre perdu,
Oublie-le, Reif.
La prochaine fois sera peut-être la bonne!