Presque célèbre

Comment dire tout l'éclat, toute l'originalité et toute la profondeur de ce livre en quelques mots ?
Comment vous donner envie de le lire, après avoir lu ma critique ?
Je commencerais par dire que c'est un livre qui nous parle de notre temps, de notre époque et de son incessante sécrétion de stars éphémères qui, comme Georges Frangin dans ce livre, sont célèbres pour n'avoir rien fait (Nabilla, Kim, si vous nous lisez...).
Le personnage central de "L'Idole" se lève un matin et découvre qu'il est sorti de l'anonymat, que tout le monde le reconnaît et cherche à l'approcher, sans ce qu'il sache ce qui lui vaut cette soudaine notoriété. Serge Joncour déroule ensuite ce nouveau quotidien de star, entre échanges absurdes avec les médias sur des plateaux de télé, moments cocasses et privilèges insignes des grands de ce monde.

Mais ce qui m'a le plus touchée, ce sont ces courts chapitres (mention spéciale à "L'alcool nous fait ressembler à ce qu'on n'est pas") où il délivre des réflexions très personnelles d'une profondeur absolument bouleversante : solitude, désarroi existentiel, questionnement sur l'enfantement et la filiation... Des moments d'introspection qui m'ont fait chavirer, que j'ai trouvés véritablement touchés par une grâce littéraire rare, avec toujours chez Joncour, cette frontière floue entre la parole du personnage et celle de l'auteur, qui me (/nous) le rend si proche et suscite chez le lecteur une incroyable empathie.

Je sors de ce livre retournée et encore plus admirative du talent de cet auteur, avec qui j'ai eu l'impression d'avoir eu une conversation intime qui ne s'adressait qu'à moi.
Comme quoi, lire reste vraiment, pour moi, "se lire".