Dès 1939, le roman décapant du creux du mythe hollywoodien-américain.
Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/06/04/note-de-lecture-lincendie-de-los-angeles-nathanael-west/
Par
le 4 juin 2014
De prime abord, la légère ironie et l'humour distancié ne font pas mouche et les signaux semblent annoncer une classique histoire d'amour, possiblement niaise. Fausse route. Mais la romance annoncée n’advient pas. Entre Tod Hackett et sa voisine, Faye Greener, on trouve désir et fascination (unilatéraux), mais pas d'amour. Faye n'apparaît foncièrement "aimable". Aucun des personnages n'inspire de réelle sympathie, pas même Tod, héros bancal, sans tripes, ni cran, faisant plusieurs fois plus que frôler le pathétique. Tous ont convergé vers Hollywood et sont des paumés, des névrosés, des ratés, des désaxés. La folie douce de cette galerie grotesque monte en puissance au fil de pages sans intrigue pour aboutir à une apogée de n'importe quoi, n'importe comment d'une grande violence - d'autant plus époustouflante qu'elle est surtout symbolique. L'ironie est balayée pour laisser la place à une profonde amertume, résultante du triomphe de la machinerie de l'absurde. Le roman n’est pas dénué de défauts ; sa ligne est peut-être un peu trop flottante, la psychologie des personnages un peu sommaire, ses descriptions longuettes, mais la justesse, la puissance, la violence et l’humanité qui s’y déploient font oublier ces lacunes.
Créée
le 5 déc. 2016
Critique lue 324 fois
4 j'aime
D'autres avis sur L'incendie de Los Angeles
Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/06/04/note-de-lecture-lincendie-de-los-angeles-nathanael-west/
Par
le 4 juin 2014
Du même critique
Ce film est de ceux dont on dira qu’ils ne sont pas faciles. Cela pourtant ne veut pas dire grand-chose. On comprendra bien mieux l’essence du rapport à entretenir avec ce genre d’œuvre en disant que...
Par
le 3 déc. 2016
7 j'aime
1
Ainsi le voilà. Le plus mauvais film du monde. Celui qui a coulé un studio, presque mis fin à la carrière de son réalisateur et quasiment enterré son interprète principal. Ce naufrage artistique et...
Par
le 19 janv. 2017
6 j'aime
1
Rarement une oeuvre m'aura permis de mesurer à quel point mes attentes face à la littérature peuvent être éloignées de celles de la majorités de mes contemporains. 2666 m'arrivait recommandé...
Par
le 15 janv. 2017
5 j'aime