Dominique Fernandez ne pouvait être qu'intrigué par la vie du Caravage, Michelangelo Merisi dénommé par le nom de son village de naissance. Ce Lombard installé à Rome, ville de coeur de l'auteur, s'est mis au service de la Papauté et de cardinaux influents, en osant le parti pris de l'audace, parfois de la provocation, quitte à jouer dangereusement avec sa réputation. Il se risque au réalisme, à de nouveaux jeux de lumières, pour renouveler l'art de la commande des thèmes religieux et innover dans la nature-morte, jusque là peu pratiquée en Italie.
Outre la carrière artistique, il est évoqué la vie privé. Dans cette biographie romancée, la narration est rédigée à la première personne, pour rendre plus vivante une existence déjà endiablée, aux désirs effrénés, tendant vers une sexualité marginale et débridée, comme pour mieux provoquer ses commanditaires, venant du Saint-Siège même. Ce goût du risque lui deviendrait fatal, épineux professionnellement et dangereux personnellement.
Ce livre est intéressant, à condition de garder à l'esprit l'apport précis de son art et de visualiser ses principaux tableaux, longuement décrits certes. Je vous recommande à cette fin la biographie artistique émise par Gérard-Julien Salvy, chez Folio, dans la collection des biographies.
Cette biographie romancée osée n'est sans doute pas à mettre en toutes les mains, mais reste à recommander avec des compléments ou des antécédents de lecture.