Un soir de décembre, six ans auparavant. Caroline rentre d’un repas chez ses parents. David n’a pas voulu l’accompagner. Bon gré mal gré, elle a repris la route sous un temps peu clément. Tasha s’est endormie sur la banquette arrière. La maison n’est plus très loin maintenant. Que fait cette voiture en travers du chemin ? Et qui vient de lui passer ce coup de fil, lui enjoignant de ne s’arrêter sous aucun prétexte ? Elle n’aura pas le temps d’y réfléchir. Vitesse, verglas, talus, perte de contrôle, Caroline ne survit pas à l’accident. À l’arrivée des secours, sa fille a disparu.
Voilà le pitch, somme toute assez classique.
Et puis Tasha débarque comme un cheveu sur la soupe dans la maison de son enfance, où David a refait sa vie avec Emma. Pas de retrouvailles chaleureuses biscuits-verre de lait, l’adolescente est agressive, peu bavarde. La police ne sait ni où ni quoi chercher. David, lui, ne semble d’étonner de rien mais pour Emma, quelque chose cloche.
Là encore, tout se passe très vite (trop vite ?), quelques détails m’ont fait pousser les hauts-cris, mais ce drame familial s’éloigne suffisamment du schéma très convenu de kidnapping d’enfant pour qu’on joue le jeu. Emma et David gagnent en consistance à mesure qu’une toile d’angoisse se tisse autour d’eux, et Tom Douglas est pile le genre de flic auquel je m’attache, investi et loyal.
Sans débordement de bons sentiments ni dissection psychologique des personnages, l’intrigue se nourrit de mensonges, de manipulations, rebondit sur les nombreuses révélations des uns et des autres, à une rythme soutenu. Des bourreaux d’enfants au dark web, La Disparue de Noël est un roman difficile à lâcher, dans la lignée des meilleurs Linwood Barclay.