Je pourrais dire un certain nombre de choses négatives à propos de La Face cachée de Margo :
1) C'est bourré de clichés : le type amoureux de sa voisine depuis toujours, la fille jolie, populaire, dont personne en fait ne sait qui elle est vraiment, le pote qui n'a jamais eu de copine et qui pourtant dit qu'il sait comme y faire avec les filles, le pote (noir) super intelligent et geek sur les bords, la bande de potes pas très populaires, ... Je pourrai continuer sur toute l'histoire mais dans un souci de ne pas vous en dire trop, je vais m'arrêter là. Bref, on dirait une comédie romantique pour ados sur Disney Channel.
2) La plupart des éléments de la fin sont trèèès prévisibles.
3) Les questionnements sur son identité propre et celle que les autres perçoivent de nous.
4) L'envie d'engueuler les personnages (aussi bien Margo que Quentin)
5) Pourquoi traduire le titre "Paper Towns" en "La Face cachée de Margo" ?
Bon, c'est un livre pour ados, voire du "young adult" (pour reprendre le terme à la mode). Pourtant, bah je dois vous avouer que j'ai bien aimé. L'histoire casse pas trois pattes à un canard. En plus des clichés, elle reprend un phénomène très à la mode : l'exploration des lieux abandonnés (je sais plus le terme exact qu'on lui donne mais on s'en fout).
Pour tout vous dire, le questionnement que se fait Quentin à travers la lecture du poème de Whitman et tout le raisonnement qui s'en suit à trouvé un certain écho dans ma vie. Il faut croire qu'au fond, je suis toujours la petite fille de 14 ans élevée aux films romantiques pour ados américains. Même si ce n'est pas l'histoire d'amour qui m'a le plus intéressé. En fait, c'est typiquement le livre qui peut vous faire évoluer à l'âge ingrat comme on l'appelle.
Au niveau de la forme, les trois parties (en éclipsant le prologue) sont très inégales. La première, avec la virée nocturne de Margo et Quentin, s'éternise alors que la deuxième qui s'étale sur une vingtaine de jours semble beaucoup plus courte. Enfin, la troisième partie, la plus courte. Son début est ce qui m'a le plus plu : le récit heure par heure. C'était beaucoup plus frais, beaucoup plus fluent et ça permet de faire monter un certain suspense aussi (vont-ils arriver à temps ?). Les péripéties de ces 21 heures m'ont aussi fait rire. Bref, ce passage à lui seul sauve tout le livre à mon sens.
Les derniers dialogues sont un peu trop élaborés, ils semblent trop matures à certains moments et le tout tombe un peu dans une certaine mièvrerie (mais c'est le genre de mièvrerie que les adolescentes aiment encore bien donc on va dire que ça passe). J'ai bien aimé la métaphore du vaisseau soit dit en passant.