Barbara Cassin questionne de façon impertinente le patriotisme contemporain. Où situons-nous nos racines ? La question interroge le rapport que nous entretenons entre patrie, exil et langue maternelle.
Au départ, il y a l’expérience émouvante de la nostalgie qu’éprouve la philosophe sur la terre de Corse. Elle évoque les souvenirs personnels qui la rattachent à ce lieu. Nous la suivons : qui donc n’a pas ressenti ce sentiment complexe d’absence, de manque.
En parallèle, elle étend la réflexion, repassant les deux grands récits fondateurs de la nostalgie et de l’exil : l’Odyssée et l’Enéide. Revient sur l’exil de la philosophe Hannah Arendt, qui se définit d’abord par son rapport à sa langue maternelle, l’allemand.
« La langue est patrie autant que territoire » nous dit Barbara Cassin.
Très bel essai sur un sujet universel et éminemment politique.
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Critique publiée le 15 janvier 2015 par crunchh
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