Il y a deux ans j’ai visité le Palais de Topkapi à Istanbul. Je voulais absolument visiter le Harem, plus que tout autre partie. J’étais très intriguée. Tout le long de ma visite j’étais extasiée par les magnifiques mosaïques bleues et blanches représentant des œillets, des tulipes ou encore des artichauts qui tapissent les murs du harem. Par contre, j’ai été stupéfaite de voir l’influence française dans la décoration de certains salons…. c’est que je ne connaissait pas l’histoire ! Dès que j’ai vu le plan du Harem dans les premières pages de ce livre, je me suis dis que je voulais en savoir plus sur cet endroit qui m’avait fasciné. J’ai vécu beaucoup d’émotions en parcourant la prose extraordinaire de Michel de Grèce. J’ai été tout de suite happée dans l’histoire et dans la peau d’Aimée Dubuc de Riverie j’ai traversé au long des 532 pages et 41 ans sa vie pleine d’aventures. De la Martinique à la France en passant par l’Algérie, le destin d’Aimée était en Turquie à Constantinople. Une française aura donc influencé les décisions de plusieurs Sultans et changé le cours de l’histoire entre 1785 et 1817 en étant cachée dans le Sérail et inconnue de tous. Je l’ai accompagnée cette française dans l’étonnement, la peur, la souffrance, la déception, la trahison, et le grand amour qu’elle a vécu dans un pays qui n’était pas le sien.
On se délecte des extraordinaires descriptions de tempêtes en mer, de l’ambiance du sérail et du harem, du faste de l’entourage du Sultan, des complots, des cruautés. L’auteur nous décrit avec précision le cheminement des pensées d’Aimée devenue Nashkidil (la belle des belles), Sultane Validée « favorite du Sultan » puis Sultane Validée « mère du Sultan ».
La phrase du livre :
Si on savait à l’avance ce que nous réserve l’avenir on n’oserait pas le croire ! Et on en serait peut-être terrorisés.
Ce qui m’a le plus étonné :
Je connaissais le sort des femmes du harem qui étaient recluses mais ne savais pas que les successeurs du Sultan étaient « mis en cage » et protégés pour qu‘ils ne soient pas assassinés par leur propre famille ! Ils recevaient l’instruction nécessaire pour pouvoir régner un jour… mais ils ne vivaient pas la réalité et le quotidien de leur pays !
Ce qui m’a le plus choqué :
Les trahisons, la violence, l’injustice …
Ce qui m’a le plus ému :
D’abord la première expérience où Aimée, à seulement 15 ans, est livrée pour la nuit au Sultan Abdoul Hamid. Il se comporte de façon extraordinaire alors que l’on a peur du contraire: il est bienveillant, tendre et délicat. Le contraste entre la violence et le barbarisme puis la finesse et l’amour qui est décrite dans ce livre est vraiment déroutant.
Mais surtout ce qui me reste dans ce récit au plus profond de moi est cet amour intense, respectueux, inconditionnel et merveilleux qui existe entre Aimée et Selim. Cet amour aura le pouvoir de changer le cours de l’histoire de ce pays et son aura éclairera le Sultan Mahmoud II fils adoptif d’aimée et cousin de Sélim.