FUIR OU MOURIR…
« #Dublin-Verfahren syrischer Staatsangehöriger werden zum gegenwärtigen Zeipunkt von uns weitestgehend faktisch nicht verfolgt. » (Nuremberg, 25 Août 2015) « La procédure de #Dublin n’est plus...
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le 4 août 2020
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« #Dublin-Verfahren syrischer Staatsangehöriger werden zum gegenwärtigen Zeipunkt von uns weitestgehend faktisch nicht verfolgt. » (Nuremberg, 25 Août 2015) « La procédure de #Dublin n’est plus actuellement, de facto et dans une large mesure, appliquée par nos services aux citoyens syriens. »
Deux jours avant la découverte du drame, cette déclaration d’Angela Merkel va bouleverser les rapports de l’Europe à l’immigration.
Le règlement Dublin fixe pour principe qu'un seul État est responsable de l'examen d'une demande d'asile. Il est censé garantir la prise en charge des demandeurs par l'un des pays membres, et empêcher les instructions multiples dans différents pays, pour une seule et même personne. Il s’agit, généralement de l’État d’entrée du demandeur dans l’Union Européenne. Autrement dit, un réfugié entré sur le territoire européen par l’Italie, et ayant continué sa route jusqu’en France, ne peut demander l’asile en France. S’il enregistre sa demande en préfecture, il sera automatiquement placé en « procédure Dublin », et renvoyé dans le pays d’entrée, en l’occurrence l’Italie, afin qu’elle traite sa demande d’asile. C’est ce qu’on appelle un « dubliné ».
La déclaration d’Angela s’est répandue comme un formidable cri d’espoir, multipliant par quatre, en deux ans, les candidats à l’exil.
Mais au cours de l’été 2015, alors qu'Angela Merkel participait à Vienne à un sommet avec les dirigeants des Balkans de l'Ouest, un terrible drame est révélé au public, pétrifié par l’horreur.
C’est ce drame de l’immigration que Christine de Mazières nous relate dans les pages de son livre « La route des Balkans » ainsi que celui de milliers d’autres expatriés, chassés sur les routes de l’espoir qui traversent l’Europe de part en part en quête d’un peu de paix.
Christine (Cachera) de Mazières est née à Neuilly-sur-Seine en 1965. Franco-allemande et haut fonctionnaire, elle vit dans la région parisienne. Diplômée de l’IEP Paris et de l’ENA, elle a débuté sa carrière au Ministère des finances en 1989. En 1990, elle épouse François de Mazières, à sa sortie de l'ENA. Elle est aujourd'hui conseillère maître à la septième chambre de la Cour des comptes, où elle travaille sur les questions agricoles, en particulier les fonds européens. Pendant dix ans, de 2006 à 2016, elle a été la déléguée générale du Syndicat National de l'Édition. Elle est également secrétaire générale du Club économique franco-allemand à Paris, vice-présidente du Beirat de la Fondation Genshagen et membre du jury du prix littéraire franco-allemand Franz Hessel.
Elle est l'auteur de deux ouvrages, "Requiem pour la RDA" (Denoël, 1995) et "L'Europe par l'école" (Eska, 2005).
Dans son premier roman "Trois jours à Berlin" (2019), elle aborde la chute du Mur.
Dans son roman "La route des Balkans" elle développe la question de l’immigration en général et plus particulièrement de la crise de 2015…
Qui se souvient de « la crise de 2015 » ?...
Pas moi !
Oh, bien sûr, depuis, des embarcations, chargées à raz bords, qui tentent de traverser la Grande Bleue, qui coulent, dont on ne parvient plus à compter les noyés, il y en a tant qu’on ne les mémorise plus. Ce serait presque une banalité s’il ne s’agissait de vies humaines… Ainsi va la vie, ainsi va la mort, dans l’indifférence quasi-totale, confortablement installés devant son poste…
Alors, une Christine de Mazière prend sa plume et ose raviver les mémoires… et les consciences.
Lorsque j’ai ouvert ce "roman", d’évidence, il ne s’agissait pas d’une fiction inspirée par quelque « fait divers » autour duquel l’auteur va donner libre cours à son imagination. Les faits sont trop précis, trop « vrais », trop tragiques, trop ignobles pour ne pas être la triste RÉALITÉ.
Avant-même d’en avoir la confirmation, de la main de l’auteure, je me suis lancé dans quelques recherches sur le Net. Si vous souhaitez lire ce livre, je vous laisse le rythme de l’écriture. Je placerai les liens et fruits de mes recherches sous spoiler…
Ainsi on trouvera cet article de Franceinfo du 28/08/2015 :
« Autriche : ce que l'on sait après la découverte de 71 migrants dans un camion. »
L’article de Franceinfo du 14/08/2018 :
« Mort de 71 migrants dans un camion en Autriche en 2015 : 25 ans de prison ferme pour les principaux accusés. »
Ou celui de Médiapart du 12/06/2020 :
« ‘La route des Balkans’, le drame migratoire. "Wir schaffen das". "Nous y arriverons" »
Pour mémoire, je citerai les première lignes de l’article de Médiapart au sujet du livre de Christine de Mazière :
« Un livre précieux qui décillerait intelligemment les yeux de ceux qui préfèrent regarder ailleurs ou se barricader derrière des mots génériques alors que tant de vies se font écrabouiller à leurs portes (seulement ceux-là, bien entendu, ne liront jamais cet ouvrage) »
Alors, au fil des pages, je me souviens. Je me souviens de ce flux incroyable de migrants vers l’Allemagne, je me souviens de la stupéfaction de l’Europe timide devant Angela ouvrant ses frontières. Oui, la crise de 2015… Bien sûr… C’était là-bas, outre-Rhin, pas chez nous ! Bravo, Angela !... Et tout le monde de ricaner : l’apocalypse à venir, chez nos voisins… Cinq années plus tard, je n’ai pas entendu qu’une telle calamité se soit abattue sur l’Allemagne…
Non, je ne dévoilerai rien de plus que ce qui est dit sur la quatrième. Ainsi, vous savez qu’il est question d’un camion où s’entasse des humains, comme de triste mémoire, on en a entassé dans des wagons à bestiaux, également vers l’Allemagne, ou la Pologne. Je ne me souviens plus combien on arrivait à mettre d’hommes au mètre carré dans ces wagons, mais là, je suis resté sidéré et incrédule : comment peut-on faire rentrer cinq hommes au mètre carré dans un camion frigorifique (en tôles rigides) ?... Qui, bien sûr n’a de frigorifique que le nom. Quels sont ces êtres, qui ne peuvent plus prétendre au qualificatif d’humains capables d’actions aussi abjectes ?
Je ne saurais vous recommander la lecture de ce livre puissant et indispensable à la mémoire collective et à la remise en question. Oublions la tendance Mélo et "Cocorico" (je ne connais pas l’équivalent en allemand) qui enjolive les derniers chapitres.
J’aurais volontiers mis la note maximale à ce livre pour l’importance du sujet, l’auteure a très bien su incarner les personnages qui ont pris une réalité palpable donnant toute sa force à l’ouvrage, mais les tous derniers chapitres ont tout gâché, me semble-t-il, en sombrant dans un lyrisme grotesque tout à fait inapproprié. Plutôt que ce chant absurde à la gloire de l’Allemagne éternelle et bienveillante, plutôt que ces vagues remords ressentis par le conducteur du camion maudit, n’aurait-il pas été judicieux de boucler la boucle en évoquant les suites judiciaires du drame de l’autoroute autrichienne ?
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le 4 août 2020
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