Ce roman est un mélange de genres entre polar et étude psychologique. On mène en effet l'enquête aux côtés de Jackson Brodie, mais l'on découvre aussi, avec assez bien de précision, les tempéraments hauts en couleurs des personnages qui prennent place au sein du roman. A travers eux, Kate Atkinson introduit de piquantes critiques de notre société avec un humour singulier que l'on pourrait volontiers qualifier de féroce.
Il est des choses que Kate Atkinson gère avec brio : l'entremêlement des histoires, les prises de parole ou de pensée des personnages, les flashback et les ellipses, les parenthèses (c'est, je crois, ce que j'ai le plus apprécié), et la faculté de nous faire passer de l'amusement au malaise (je n'emploie pas l'expression « du rire aux larmes », car je n'ai pas subi d'états d'âme aussi excessifs...).
Néanmoins, plusieurs aspects m'ont dérangée, à commencer par le nombre d'intervenants (près de 45, selon mon arbre généalogique) qui rend le roman d'une complexité abominable (lecteurs, un conseil, ne vous attaquez pas à "La souris bleue" sans un crayon et une feuille de papier !).