« La vente par téléphone est un curieux test de survie. »
Bruno Dante, alcoolique au bout du rouleau et écrivain quand il n’est pas dépressif, a décidé de s’inscrire aux Alcooliques anonymes.
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Dans la lignée des beatniks, Bruno Dante sombre dans les excès et la dépression. À l’image de l’auteur, Dan Fante, fils du grand écrivain John Fante, Bruno n’a pas la vie facile.
À la fois pathétique et provocateur, carrément détraqué mais souvent drôle, il nous fait voir comment la valeur du travailleur se mesure à l’aune de sa productivité (et de sa rentabilité). Dieu Flexibilité, permettez-nous de vendre toujours plus de cartouches d’encre et à moindre coût !
Pourtant, Bruno Dante ne se laisse pas facilement appréhender. Même si La Tête hors de l’eau est écrit à la première personne, le récit est factuel, peu interrompu par des réflexions, même lorsque le personnage apprend une nouvelle grave.
D’autre part, l’écriture de Dan Fante n’est-elle pas surtout cathartique ? Car même le héros de la nouvelle que Bruno Dante écrit ressemble à s’y méprendre à Bruno/Dan. Le double romanesque, même s’il a l’air très proche de l’auteur, permet quand même de créer une distanciation,
car il faut du cran pour écrire ce texte, par ailleurs souvent drôle, et beaucoup d’autodérision.
Malgré l’impression d’un personnage imperméable et réservé sur ses sentiments, La Tête hors de l’eau est un roman super bien rythmé, qui envoie sec à chaque page. Les frasques de Bruno Dante et les descriptions des personnages, tantôt attachants, tantôt antipathiques, sont percutantes qui l’emportent sur les quelques défauts du roman. Si vous aimez ce genre, alors c’est pour vous !
L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/la-tete-hors-de-l-eau-dan-fante-a112438248
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